Madagascar: Tentative de suicide et dépression - Les témoignages de rescapés affluent sur les réseaux sociaux

Les cas de dépression et de tentatives de suicide s'amplifient. Beaucoup de jeunes touchés partagent leur vécu sur les réseaux sociaux.

La dépression gagne du terrain actuellement dans la société. Elle atteint même les jeunes. Dans une situation extrême, certains peuvent aller jusqu'à se suicider s'ils n'ont pas le soutien et l'aide à temps. À l'ère des réseaux sociaux, des cas de suicide ainsi que des témoignages de rescapés sont nombreux. Mirana (nom d'emprunt), témoigne de l'expérience douloureuse avec deux tentatives de suicide qu'elle a vécues durant son adolescence.

Actuellement, elle témoigne d'être sortie de cette période sombre et arrive à entrer dans le processus de guérison. "Je suis née dans une famille très tourmentée avec un papa alcoolique, violent, dans les mots, dans les gestes, il frappait ma mère. Ma mère était très affaiblie car mon père avait une emprise effroyable sur elle", livre-t-elle.

Cette enfance difficile a effecté son adolescence. "Dans l'adolescence je suis devenue une vraie rebelle. Je ne voulais plus être " victime " et en même temps j'essayais de me trouver une échappatoire à ce que je vivais chez moi. J'ai fini par sombrer dans l'alcool, la violence... la drogue. Je pense que c'était une façon d'atténuer mes maux. Au contraire, cela n'a rien calmé du tout", enchaîne-t-elle. Son mal être a été exacerbé par la communication inexistante à la maison.

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À 16 ans, elle a fait sa première tentative de suicide. "Au lieu de prendre le temps de m'écouter ou de s'intéresser à moi ma mère ne faisait que me crier dessus", indique-t-elle. C'est ainsi qu'elle a décidé de mettre fin à sa vie. "Un soir après une nuit de dispute de plus à la maison, j'ai décidé d'en finir, j'ai écrit dans un cahier que j'en avais marre, marre de survivre, marre de me battre contre moi mes démons interieurs. J'ai fait plusieurs tentatives de suicide. Un jour chez une amie je me suis ouverte les veines. Après la mutilation, un soir je suis passée à la vitesse supérieure , j'ai bu une bonne bouteille, j'ai pris à peu près une trentaine de cachets... et voilà", indique-t-elle.

Des solutions

Bon nombre de témoignages ont été récoltés sur les réseaux sociaux. Des jeunes comme Mirana ne trouvent pas vers qui se tourner et arrivent parfois à prendre de mauvaises décisions. Ainamalala Razakandrainy, psychologue clinicienne indique que nombreux jeunes sont touchés. "On accueille pour la plupart des patients jeunes. Il faut, par ailleurs, insisté sur le fait que des jeunes prennent de la drogue et d'autres sous l'effet de celle-ci ont des conduites à risque. Il y a également ceux qui n'arrivent pas à consulter des centres de santé", enchaîne la Psychologue. Madagacar ne dispose pas d'une ligne verte pour prévention de suicide. Néanmoins, selon les explications, plusieurs centres hospitaliers prennent en charge les malades. Ce sont les cas des Centre hospitalier universitaire Befelatanana, Centre Hospitalier Soavinandriana, Centre hospitalier Saint Benoît Imeritsiatosika ainsi que le Centre Hospitalo-Universitaire de Soins et de Santé Publique d'Analakely, qui dispose d'un service de la santé mentale.

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