Un intérêt croissant. La compagnie américaine AIAC (American Industrial Acquisition Corp), en activité depuis 1996, spécialisée dans l'industrie, la reprise d'entreprises industrielles et l'exploitation de concessions, prospecte des partenaires dont les activités sont en difficulté. L'entreprise compte intervenir à Madagascar par le biais d'opérations de reprises, de conseils ou de partenariat public-privé avec les autorités locales.
"Les industries cibles sont les unités de production, publiques ou privées, répondant aux critères d'intervention qui portent sur la rentabilité de la production, l'existence d'un produit commercialisable et l'existence d'une demande", a indiqué AIAC dans un appel à manifestation d'intérêt relayé par la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Antan-anarivo. Il a été indiqué en outre que les entreprises intéressées par cette offre peuvent se manifester jusqu'au 12 décembre prochain.
Sur son site internet, l'entreprise américaine se présente comme un spécialiste mondial de l'acquisition de firmes industrielles. Son portefeuille se compose actuellement de 78 sites de fabrication et de distribution dans 24 pays d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Asie. Elle possède plus de 6,5 millions de pieds carrés de biens immobiliers industriels et détient la licence exclusive pour l'exploitation de 22 millions d'acres de terres forestières canadiennes de premier ordre, une superficie équivalente à celle de l'Autriche.
Il est aussi "vanté" que AIAC a acheté et exploité des unités de fabrication d'Ahlstrom, Allegion, Astrellas, Boeing, Carlyle Group, Constellium, GlaxoSmithKline, Jabil Circuit, Johnson Controls, Kodak, Lockheed Martin, Merck, Moog, Northrop Grumman, Novelis, Pfizer, Raytheon Technologies, Rexel Group , The Riverside Company, Sandvik, Siemens, SSC, Suez Group, Tolko, Visteon et d'autres multinationales. En plus d'acheter des parts de grandes entreprises publiques multinationales, l'AIAC achète les actions et les dettes d'entreprises privées.
Gestion durable
Encore peu active sur le continent africain, AIAC semble vouloir renforcer sa position dans la région et met en avant sa vision pour la gestion durable des ressources naturelles qui "n'est pas seulement un idéal, mais une profonde responsabilité pour les entreprises et les particuliers". Et d'ajouter que "la gestion responsable des ressources naturelles, l'approvisionnement en matériaux recyclés, la réduction de la consommation d'énergie dans notre empreinte, la promotion de l'efficacité de la production et de la logistique et l'élimination des déplacements inutiles, ont tous un impact direct et positif sur le monde. Ces étapes d'action sont sous notre contrôle et sont au cœur de ce que nous faisons". Toutefois, le groupe dispose déjà d'une structure en Afrique du Sud, dirigée par Henco Kruger. Ce dernier est présenté comme un spécialiste des redressements d'entreprises passé par Strategic Turnaround Solutions (Pty) Ltd, Alexander Forbes Consultants & Actuaries, ainsi que comme analyste à la Standard Bank South Africa.
Il se peut que les difficultés rencontrées par de nombreuses sociétés d'État à Madagascar aient éveillé l'appétit de ces "prédateurs financiers" américains.
Mais au moins, leur "louable intention" peut mettre Madagascar sous les feux des projecteurs médiatiques. Déjà un succès d'estime.