Madagascar: ANDROKA-AMPANIHY - Les Chinois de MaproSud privés d'eau potable

Guerre sans fin entre le maire de la commune rurale d'Androka et les Chinois exploitants d'algues. Le maire utilise la manière forte pour les faire partir.

La saga sur la société MaproSud et la commune rurale d'Androka, dans le district d'Ampanihy, n'est pas près de finir. Vendredi dernier, le maire a fait savoir qu'après une réunion des communautés d'Androka, il a été décidé de " punir " les Chinois de la société MaproSud. " Avec la population, nous avons décidé de punir les Chinois en ne leur permettant plus d'obtenir de l'eau potable car ils viennent à Androka pour remplir leurs 4×4 de bidons d'eau. Ils ne seront plus autorisés à prendre de l'eau dans notre commune puisqu'ils ne veulent pas quitter les lieux " explique Anselme Mahasambotse Tolojanahary, maire de la commune rurale d'Androka. Ces communautés étaient munies de banderoles demandant aux Chinois de partir et réclamant au président de la République, Andry Rajoelina, de considérer la situation de tension qui ne baisse pas. Samedi dernier, avec des communautés locales, le maire est descendu à Ambohibola, le fokontany où est installée l'exploitation d'algues, pour faire connaître cette décision aux Chinois. Il a demandé à ces communautés de faire une marche de la paix et de ne pas emmener d'armes tranchantes ou pouvant être dangereuses pendant cette marche pacifique.

Deux poids

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La société MaproSud est accusée par le maire et les communautés partisanes de la destruction du récif d'Ambohibola, de l'accaparement de 2.5 ha d'espace marin et de violation d'us et coutumes locaux dans leurs activités d'exploitation d'algues.

Des recherches de terrain d'entente ont été entamées par les autorités locales, et par le ministère de la Pêche et de l'économie bleue. Une descente a été effectuée par ce département, qui a constaté que les deux sociétés, MaproSud et Ocean Farmers, qui opèrent dans cette localité d'Ambohibola, ne respectent pas les pas géométriques de 25 m partant des rives. Elles utilisent toutes les deux des piquets et des sacs de sable détruisant le récif. La première est autorisée pour un essai de douze mois et la seconde, Ocean Farmers, déjà exportatrice d'algues, a obtenu seulement un accord de principe. Le maire et ses partisans n'exigent pas de cette dernière de quitter les lieux tandis que la pression autour de la suspension des activités de MaproSud s'intensifie de jour en jour. Les 2.5 ha ont été autorisés par la commune rurale d'Androka avec des signatures en bonne et due forme au mois de novembre 2021. Aux dernières explications des sources locales, des intérêts financiers se cachent autour de cette forme de révolte et de manifestation. Lors de cette descente, le ministre Paubert Maharante a fait savoir que c'est le développement de la filière algoculture qui importe pour le ministère, tout en cherchant l'équilibre entre développement local et paix sociale.

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