Le nombre de réfugiés somaliens dans le nord du Kenya augmente, avertit le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Ils fuient entre autres l'insécurité et la terrible sécheresse qui frappe ces dernières années la Corne de l'Afrique.
Selon le HCR, plus de 80.000 personnes sont arrivées dans les camps de réfugiés de Dadaab, au Kenya voisin. La majorité de ces exilés sont arrivés au cours des deux dernières années, fuyant l'insécurité permanente en Somalie et la sécheresse incessante - la plus longue et la plus sévère depuis des décennies.
Malgré une récente baisse du rythme des arrivées quotidiennes, le HCR et ses partenaires à Dadaab estiment que quelque 24.000 personnes sont arrivées depuis la fin du mois de septembre 2022.
Les communautés locales et les réfugiés vivant déjà dans les camps de réfugiés de Dadaab ont généreusement accueilli les nouveaux arrivants et partagé les ressources limitées dont ils disposent.
" L'espace adéquat dans les camps, où les nouveaux arrivants sont hébergés, est en train de s'épuiser, ce qui oblige beaucoup d'entre eux à résider dans des abris de fortune à la périphérie, où l'eau potable et les installations sanitaires sont nettement insuffisantes ou inexistantes ", a décrit Boris Cheshirkov, porte-parole du HCR.
Plus de 350 cas de choléra depuis la fin du mois d'octobre
De plus, une épidémie de choléra a touché les communautés de réfugiés et d'hôtes, ce qui complique encore la réponse. Plus de 350 cas ont été identifiés depuis la fin du mois d'octobre, touchant principalement les enfants.
Dans une zone que les équipes du HCR ont récemment visitée, une famille hébergeait jusqu'à 28 personnes, dont huit avaient déjà été infectées. " Les centres de traitement ont besoin de davantage de personnel et de fournitures pour aider à enrayer toute nouvelle propagation de la maladie ", a ajouté M. Cheshirkov.
Néanmoins, grâce aux partenaires de santé, la propagation du choléra a diminué. Cependant, les équipes humanitaires de l'ONU restent préoccupées par " le risque continu de nouvelles infections ".
Pour éviter un scénario catastrophique dans ces camps, le HCR fournit de l'eau potable aux nouveaux arrivants à Dadaab. Il étend aussi les installations sanitaires et d'hygiène à la périphérie des camps.
Sur un autre plan, les enfants souffrant de malnutrition sont examinés et admis dans des centres de stabilisation.
4,5 millions de Kenyans également confrontés aux effets d'une sécheresse dévastatrice
Par ailleurs, quelque 4,5 millions de Kenyans, principalement dans les régions du nord et de l'est du pays, sont également confrontés aux effets de la sécheresse dévastatrice. De nombreuses familles sont confrontées à de graves pénuries de nourriture et d'eau, qui risquent de s'aggraver dans les mois à venir si la saison des pluies actuelle fait défaut.
Le mois dernier, les Nations Unies et leurs partenaires ont d'ailleurs lancé un appel de plus de 472 millions de dollars pour permettre aux agences d'aide de réagir dès maintenant et l'année prochaine, alors que l'impact de la sécheresse au Kenya s'aggrave.
Mais selon les agences humanitaires onusiennes, une aide supplémentaire est nécessaire non seulement au Kenya, mais aussi en Somalie et en Éthiopie, où des millions de personnes sont confrontées à des conditions humanitaires désastreuses en raison de l'absence de pluie.
En juin, dans le cadre d'un appel régional pour la réponse à la sécheresse dans la Corne de l'Afrique, le HCR a demandé plus de 11 millions de dollars pour aider plus de 257.000 personnes touchées par la sécheresse au Kenya, dont 55.000 nouveaux arrivants. Jusqu'à présent, seule la moitié des fonds nécessaires pour répondre à la sécheresse a été reçue, alors que des milliers de personnes sont arrivées en plus que prévu.