Le nouveau budget de l'État camerounais pour 2023 a été voté le 6 décembre par les députés et sénateurs après deux semaines de débats au Parlement. L'opposition, minoritaire à l'Assemblée nationale, n'a pas réussi à faire fléchir le gouvernement malgré des points de tensions et des inquiétudes sur des hausses d'impôts annoncés.
Comme on pouvait s'y attendre, et du fait notamment de la large majorité du RDPC à l'Assemblée nationale (152 sur 180), le projet de budget 2023 a été voté sans encombres. Ce vote a eu lieu en dépit de la longueur des débats qui ont duré près de 10 h, entre la journée de dimanche et lundi matin, et malgré quelques moments de tension dans les discussions entre les membres du gouvernement et certains députés de l'opposition.
Hausse d'impôts prévue
La nouvelle loi des finances a ainsi été adoptée à 6 345,1 milliards de francs CFA. Elle est en hausse de 267,7 milliards par rapport à l'exercice de 2022. Comment le financer ? Le gouvernement table sur les recettes traditionnelles issues des produits pétroliers, mais aussi sur la douane et les impôts. Sur les impôts, des hausses substantielles sont annoncées pour les entreprises, mais aussi pour les petits contribuables. Le coût de certaines prestations du service public devrait augmenter. Le prix du timbre fiscal va ainsi passer de 1 000 à 1 500 francs CFA.
L'opposition s'insurge contre ces hausses. Cabral Libii du PCRN évoque une " augmentation indiscriminée entre ménages riches et ménages pauvres ". Le MRC a dénoncé dans un communiqué signé de son secrétaire général " une politique de paupérisation accrue du peuple " par des hausses des impôts jugées " inconsidérées ". Pour le pouvoir, le Cameroun reste malgré tout un pays très sous-fiscalisé.