Le ton est vite monté à Kinshasa dans la guerre dont la RDC est victime dans sa partie orientale. Le temps des jérémiades est désormais révolu. Déjà, le fait pour le gouvernement de la République démocratique du Congo de s'opposer à la présence du M23 à Nairobi, démontre que le discours développé par la RDC prend, de plus en plus, de l'ascendance sur le Rwanda. Nairobi III s'est tenu, effectivement, sans le M23.
Le go a été donné par le président Félix Tshisekedi lors de son adresse devant les 250 délégués des jeunes de 26 provinces samedi dernier à la Cité de l'Union Africaine. Il n'a pas porté de gants pour parler de Kagame en termes d'ennemi de la paix avant de souligner que les Rwandais muselés, ont besoin de l'aide de la RDC pour se débarrasser d'un dirigeant rétrograde.
Une rhétorique jamais développée par un officiel congolais habitué à faire usage des canaux diplomatiques. La RDC, depuis toutes les guerres d'agression, se limitaient à dénoncer et à subir la volonté de Kigali en complicité avec la communauté internationale. Désormais, les différentes couches sociales en RDC se sont levées pour dire " niet " à l'agression et à la tentative de balkanisation de la RDC. L'équation devient compliquée avec l'entrée en scène de l'Eglise catholique qui a dénoncé cette complicité de la communauté internationale, en ciblant clairement certains pays en l'occurrence : la France, l'Angleterre, les USA...
Une injustice qui a atteint son paroxysme au point de remonter les tripes de prélats catholiques. Une position qui a fait réfléchir les partenaires de Kagame dans cette basse besogne d'agression contre la RDC par le truchement du M23. En tout cas, contrairement aux autres fois, aujourd'hui, c'est une nouvelle dynamique.
L'octroi de 20 millions de l'Union européenne pour les opérations militaires du Rwanda au Mozambique, scandalise de nombreux pays de la SADC qui ne voient pas de bon œil l'armée de Kagame s'introduire dans l'espace dont il n'est pas membre. C'est de cette même manière que les pays de l'Afrique australe ne supportent pas cette nouvelle agression de la RDC.
Cette décision de l'Union européenne soutenue essentiellement par la France, est mal vue par plusieurs députés européens qui estiment que financer l'armée rwandaise n'est pas acceptable en cette période où les troupes de cette armée collaborent avec les rebelles du M23, à la base de l'insécurité et d'une immense crise humanitaire.
Le Rwanda se trouve assommé de partout pour ses visées belliqueuses à la base de l'instabilité de cette partie Est de la RDC. Les pays de l'Afrique de l'Est ne soutiennent pas l'armée de Kagame dans cette entreprise déstabilisatrice d'un autre pays.
La preuve que la voix de la RDC résonne maintenant à mille lieux de la planète, même si certains pays tentent de bloquer la machine.