Dans le cadre de la 4ème édition du Gingembre littéraire, l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a accueilli, le samedi 3 décembre, un panel sur le thème : "Médias et cohésion sociale : vérités et politique à l'ère des médias numériques".
SAINT-LOUIS - La pratique du journalisme connaît un bouleversement avec l'avènement des Technologies de l'information et de la communication (Tic). Evoquant la citoyenneté numérique, le journaliste Ibrahima Benjamin Diagne, qui faisait une communication dans le cadre de la quatrième édition Gingembre littéraire, initié par le journaliste El Hadji Gorgui Wade Ndoye, a insisté sur les nouvelles réponses qui doivent permettre de protéger les usagers du désordre informationnel. Selon lui, il s'agit notamment de voir comment vérifier la fiabilité des nombreuses vidéos d'amateurs, d'images ou informations distillées dans les plateformes numériques sociales, comment identifier le faux du vrai ?
Cette année, le Gingembre littéraire, dont une partie des activités se déroule à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, porte sur "Médias et cohésion sociale : vérités et politique à l'ère des médias numériques". Ibrahima Benjamin Diagne a rappelé que le nombre d'utilisateurs de médias sociaux dans le monde ainsi que le temps moyen quotidien passé sur les mobiles ont pris une vitesse exponentielle. L'usage des plateformes numériques est également en nette progression au Sénégal.
De son côté, le professeur Mor Faye a souligné que l'apparition des médias sociaux entraîne des bouleversements significatifs et les Etats perdent définitivement le monopole des médias et de la vérité. Selon lui, en créant des blogs, Web-Tv, radios Tv, sites d'information, les populations font entendre d'autres types de vérité qui mettent souvent les gouvernements dans l'embarras ou qui déclenchent des révolutions.
Evoquant le thème de cette quatrième édition du Gingembre littéraire, El Hadj Hamidou Kassé, Ministre conseiller, ancien Directeur général du "Soleil", a soutenu que de plus en plus, l'on "se rend compte que si les médias et les réseaux sociaux sont des instruments de démocratisation, ils peuvent aussi être des éléments de désintégration, de crise et de cristallisation". C'est dans ce sens que les panélistes pensent qu'il est important de procéder à l'éducation citoyenne aux médias, aux réseaux sociaux afin que le sens de la responsabilité puisse aller de pair avec la conviction. "La simple conviction, la simple opinion, peuvent mener vers l'atonie sociale où chacun s'enferme dans son cocon, ce qui fait que finalement il n'y aura pas un choc d'idées mais plutôt un choc d'égo qui déstabilise la société", a déclaré M. Kassé.
L'initiateur de cette rencontre, El Hadji Gorgui Wade Ndoye, a rappelé "qu'une société où on ne réfléchit plus stagne et le Sénégal est connu pour être un pays où la pensée a toujours existé". Seulement, regrette-t-il, "ces derniers temps, nous sommes en train de vivre une période très complexe marquée par le discours haineux". À son avis, "il faut impérativement bannir ce discours haineux dans un pays où le cousinage à plaisanterie a déjà cimenté les relations sociales". Et ceci "en vue de renforcer notre cohésion sociale... ".
