Pendant plus de 20 ans, Cheikh Diop de la Cnts-Fc était le tout-puissant seigneur syndical des travailleurs la première cimenterie du pays à travers le Syndicat des industries extractives et de la prospection minière. Sa centrale était en première ligne des revendications des travailleurs de la Sococim. Cheikh Diop avait la majorité des travailleurs de l'usine, écrasant l'autre partie dite de la Centrale Poste de Diokoul contrôlée par Mody Guiro de la Cnts. Cependant, à l'heure du bilan syndical, les travailleurs de la Sococim ont soutenu ne plusse reconnaître dans la Cnts/Fc de Cheikh Diop.
" Nous avons durant plus de 20 ans cheminé à travers le Syndicat des industries extractives et de la prospection minière avec la CNTS-Fc de
Cheikh Diop. Mais lorsque nous avons décidé de faire le bilan de notre compagnonnage avec notre leader, nous avons tiré un bilan négatif d'autant que Cheikh Diop ne s'impliquait plus dans nos combats syndicaux contre la direction générale. Nous étions dans un syndicat affilié à une grande centrale qui était la Cnts-Fc, mais à vrai dire nous ne nous voyons plus dans l'action syndicale de Cheikh Diop. Notre décision a été alors de mettre en place un nouveau syndicat dénommé Syndicat national des travailleurs des industries du ciment Mines et Carrières. Mais, à notre grande surprise, Cheikh Diop n'a manifesté aucune sympathie à notre égard lorsque nous l'avons informé de notre décision de mettre en place un nouveau syndicat ", disent en chœur le SGA Oumar Touré, Mohamed Sène, délégué du personnel, Djiby Diène, secrétaire administratif, Abdoulaye Ndoye, délégué du personnel, dans les colonnes du journal Le Témoin. Selon eux, le temps était venu d'aller vers de nouvelles approches et orientations syndicales.
Appel d'offres syndicales, le personnel quitte en masse la CNTS-FC
Toutefois, les nouveaux dirigeants du STIC Mines et Carrières ne se sont pas rués les yeux fermés vers la Confédération des syndicats autonomes (CSA). Ils ont en effet inauguré une démarche inédite du genre un appel d'offres de tutelle syndicale. Dans ce cadre, trois centrales syndicales ont été auditionnées. Il s'agit de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS) de Sidya Ndiaye, de la CNTS-FC de Bakhao Diongue -- qui se dispute avec Cheikh Diop la légitimité de la même centrale -- et la Confédération des syndicats autonomes (CSA) d'Elimane Diouf. Ces trois centrales ont été soumises par les dirigeants du nouveau syndicat entourés des travailleurs de l'usine à des entretiens de tutelle syndicale pour apprécier leurs différentes offres pour une meilleure prise en charge des problématiques syndicales des travailleurs de la première cimenterie du pays.
Au finish, le choix a été porté sur la CSA d'Elimane Diouf. Les travailleurs de la Sococim ont salué l'expérience, la démarche, l'intégrité et surtout la démocratie interne de la CSA qui est l'une des rares organisations à renouveler, après chaque deux mandats, sa direction syndicale. Ces atouts ont fait que le nouveau secrétaire général du STIC Mines et Carrières, Abdoulaye Ndiaye, etses camarades ont décidé d'adhérer à la CSA. Il restait pour ces dirigeants à convaincre le personnel de les suivre sur la nouvelle voie tracée en quittant massivement la CNTS-FC. Le jeudi 24 novembre dernier une assemblée générale
d'explication a été tenue à l'usine pour une imprégnation des travailleurs sur le choix porté sur la CSA.
A cette occasion, Abdoulaye Ndiaye a réussi à convaincre la quasi-totalité des travailleurs puisque, sur 123 ateliers de l'usine, 98 ont adhéré au STIC Mines et Carrières et donc ont accepté l'affiliation à la CSA. Cela représente environ 224 travailleurs qui ont adhéré à la démarche. Quelque 25 travailleurs restent encore encartés à la CNTS-Fc. Au niveau du Poste Centrale Diokoul, les travailleurs affiliés auparavant à la CNTS de Mody Guiro, 27 sur 34, vont quitter la première centrale syndicale pour le STIC. Abdoulaye Ndiaye et Cie misent désormais sur la CSA d'Elimane Diouf pour mener de nouveaux combats centrés sur deux préoccupations majeures comme le partage des fruits de la croissance de l'entreprise et la formation continue, rapporte Le Témoin.