Madagascar: La SEM pour fournir de l'électricité à bas prix

Constituée en 1953, dans le cadre de l'exécution des plans d'équipement et de développement des territoires relevant de la France d'Outre-mer, la Société d'énergie de Madagascar (SEM) a pour objet toutes études, entreprises et opérations concernant la production, le transport, la distribution et l'utilisation de l'énergie ainsi que celles relatives à l'adduction et la distribution de l'eau.

Au lendemain du recouvrement de l'Indépendance, la SEM, alors société anonyme d'économie mixte formée dans le cadre d'une loi française d'avril 1946, se transforme en société anonyme régie par des dispositions législatives et règlementaires de droit malgache.

L'État détient les 53,98% de son capital qui s'élève à 250 millions, et occupe cinq des neuf sièges au conseil d'administration. Deux textes fondamentaux font de la SEM un instrument de la politique du gouvernement en matière d'énergie (ordonnance n°62-031 du 19 septembre 1962) et d'eau (loi n°66-028 du 19 décembre 1966). Si la première lui attribue le monopole des opérations nouvelles dans le domaine de l'énergie, la seconde lui confie toute opération nouvelle d'adduction et de distribution d'eau, qu'il s'agisse d'études ou de travaux.

Parmi les instructions données par le chef de l'État, Philibert Tsiranana, au directeur général de la société, le 14 décembre 1967, " il s'agit coûte que coûte de fournir l'électricité à bas prix pour faciliter au maximum l'installation de nouvelles industries. Dans cette optique, la notion de rentabilité ne joue plus, la rentabilité véritable n'étant autre que celle résultant des répercussions globales de l'investissement réalisé sur l'ensemble de la vie économique ". Ainsi, la SEM se consacre au développement énergétique de Madagascar et à la multiplication des installations d'adduction et de distribution d'eau. Elle réalise des aménagements, crée des explorations et effectue de nombreuses études générales et détaillées " qui représentent des documents de base indispensables à l'industrialisation du pays ".

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Dès la constitution de la société, renforcer les moyens d'alimentation en énergie d'Antananarivo paraît le problème le plus urgent à résoudre. En effet, la consommation de la capitale représente un fort pourcentage de la totalité des distributions d'électricité dans l'ile, et la société privée Eau et Electricité de Madagascar, EEM, a des moyens de production insuffisants. C'est pourquoi la SEM entreprend en 1954, l'aménagement du barrage réservoir de Tsiazompaniry (capacité : 225 millions m3) et de la chute de la Mandraka. En 1968, l'usine hydroélectrique de la Mandraka est reliée à Antananarivo par une ligne de 60 000 volts de 48 km de long, ainsi qu'à Moramanga et à Périnet par une ligne de 30 000 volts. Celle-ci alimente au passage la localité d'Anjiro et les usines environnantes. Elle est équipée d'un troisième groupe portant la puissance à 22 500 kVA avec une productibilité de plus de 60 000 000 kVA, grâce à l'apport des eaux de Mantasoa (70 000 000 m3) dont l'exploitation est concédée à la SEM.

Par la suite, " le développement toujours croissant de la consommation de la capitale, des industries qui se sont installées ou qui vont s'installer aux environs de l'axe Périnet-Moramanga-Tananarive-Antsirabe, ainsi que l'électrification des environs immédiats de Tananarive et de cet axe nécessitent l'installation d'un quatrième groupe et d'une deuxième conduite en 1970, parachevant ainsi l'équipement du site de la Mandraka et portant la puissance à 30 000 kVA" (Bulletin de Madagascar mai-juin 1972). La productibilité de ce site sera utilisée au maximum et dépassée à partir de 1972. " La rentabilité fort controversée à l'origine ne peut plus être discutée actuellement." D'autant que le rôle primordial joué par la SEM dans le développement de l'économie n'est plus un fait à démontrer. Et pour remplir correctement sa mission, la société suit les directives du président Tsiranana, surtout relatives à la politique tarifaire. Malgré les hausses sensibles des produits industriels d'importation, la SEM n'a pratiquement pas augmenté ses tarifs dans la presque totalité de ses exploitations depuis 1965, faisant ainsi bénéficier à ses abonnés une remise indirecte.

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