Tunisie: L'essentiel | Du baume aux ménages!

7 Décembre 2022

Le dossier de la levée des subventions, qui est à chaque fois remis sur la table, anime, depuis le début de l'année, les débats actuels aussi bien de la classe politique que sociale. Les pouvoirs publics, pour leur part, continuent de démentir cette décision.

Jusqu'à présent, il y a des convergences sur l'appréciation de cette épineuse question qui devra être tranchée sans défavoriser, au bout du compte, ceux qu'elle est censée protéger.

Les gouvernements successifs ont jugé approprié et impératif de réformer le système des subventions précisant qu'il s'agit d'une réforme des subventions pour un meilleur ciblage. En parlant de ciblage, beaucoup se sont demandé comment celui-ci serait-il opéré sur le terrain, tandis que d'autres se sont dit contre cette politique de révision des subventions.

L'Ugtt a été la première à s'ériger contre. Elle a exprimé son opposition à ce projet à maintes reprises, expliquant son rejet de toute remise en cause d'un des principaux acquis de la politique sociale qui a permis au pays des avancées considérables dans la lutte contre la pauvreté par l'amélioration du pouvoir d'achat, des services publics et plus généralement le progrès socioéconomique.

Il est donc impératif d'élargir les consultations, entre les différentes parties prenantes, en esquissant les grandes lignes de la réforme prévue du système de subventions.

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Seul signe réconfortant, dans cette situation économique déprimante, ce sont les propos du Président de la République, Kaïs Said, qui a rassuré les citoyens récemment en déclarant que l'Etat ne renoncera pas à subventionner les produits de base contrairement à ce qui a été relayé à ce sujet. Il a mis l'accent, en outre, sur l'impératif d'œuvrer constamment à baisser les prix et s'attaquer à tous ceux qui s'activent à augmenter les prix ou à stocker illicitement certains produits de première consommation.

Cette annonce du chef de l'Etat mettra certainement du baume aux ménages que l'inflation a mis à rude épreuve, ces derniers mois. En effet, la flambée chronique des prix des produits et des services, la baisse de la valeur du dinar, l'instabilité des prix du baril de pétrole dont dépend essentiellement l'économie nationale... ont fini, ces dernières années, par impacter sévèrement le pouvoir d'achat des Tunisiens.

Les rentrées des familles ne cessent de dégringoler en raison de l'augmentation du coût de la vie et de la baisse de la valeur du dinar qu'elles ne suffisent plus à couvrir les plus élémentaires des besoins des ménages. "Nous ne pouvons plus rien acheter", "nos salaires nous suffisent seulement à avoir juste de quoi manger"... , ces phrases se répètent partout comme des ritournelles exprimant ainsi l'insoutenable situation à laquelle sont confrontées les couches défavorisées et les couches moyennes.

Il est temps de prendre des mesures urgentes pour atténuer la faiblesse actuelle du niveau de vie des citoyens. Ces mesures doivent évidemment tenir compte des équilibres financiers auxquelles s'ajoutent d'autres de régulation permanente du marché et de lutte contre l'informel.

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