24 heures après, l'émotion n'était toujours pas retombée. Mardi 6 décembre 2022, au stade Education city de Doha, les Marocains ont défait les Espagnols à l'issue d'un match épique, pour ne pas dire dantesque, qui s'est terminé par le score de 0-0 à l'issue du temps réglementaire et des prolongations de 30 minutes et dont le dénouement n'est finalement intervenu qu'après les tirs au but.
Une grande prouesse pour l'entraîneur Walid Regragui et ses protégés qui font du Maroc le quatrième pays africain à accéder aux quarts de finale d'un mondial après le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010).
Les Lions de l'Atlas demeurent les seuls espoirs du continent africain pour le sacre final et c'est peu de dire que mardi soir tout le continent, du Cap au Caire en passant par Praia et Tananarive, a vibré au rythme du capitaine Romain Saïss et de ses coéquipiers Hakim Ziyech, Achraf Akimi, Yassine Bounou, Sofyan Amrabat, etc., qui ont été admirables de courage, écœurant littéralement les Espagnols qui, malgré leur possession de balle de 75% et leurs mille passes réussies ne sont pas parvenus à trouver le défaut de la cuirasse marocaine. Chapeau bas donc aux Lions de l'Atlas, même si le meilleur est peut être à venir !
Hélas, la fausse note dans cette affaire aura été les déclarations d'après-match de Sofiane Boufal. "Merci à tous les Marocains à travers le monde pour leur soutien, à tous les peuples arabes et à tous les peuples musulmans. Cette victoire leur appartient ", a en effet déclaré l'attaquant au micro de BeIN Sport. Une sortie qui a été ressentie par nombre d'Africains au sud du Sahara comme une forme d'injustice, comme s'ils avaient été payés en monnaie de singe. Certains n'ont d'ailleurs pas manqué de faire remarquer que ce n'est pas la première fois que de simples citoyens ou des personnalités des pays maghrébins, que ce soit de la politique, de la culture ou du sport comme c'est le cas ici, parlent de l'Afrique pour désigner l'Afrique subsaharienne, comme si eux ne faisaient pas partie du Berceau de l'humanité. Des propos révélateurs, de l'avis de certains d'une sorte de mépris, voire d'un racisme inconscient.
Boufal a vite fait de faire amende honorable en s'excusant d'avoir "oublié de citer tout le continent africain et en lui dédiant aussi la victoire", mais le mal était déjà fait.
Qu'à cela ne tienne, on sera tous derrière les garçons de Regragui pour les pousser le plus loin possible et on espère que samedi, face au Portugal de Cristiano Ronaldo, ils parviendront à briser le plafond de verre qui a empêché jusque-là un pays africain d'accéder au carré d'as du mondial.
Pour revenir aux propos de Boufal, on ne va pas lui en tenir rigueur outre mesure. C'est sans doute dans le feu de l'action, pour ne pas dire de la qualification, qu'il les a tenus. Il ne faut peut-être pas donc accorder plus d'importance à ses propos qu'ils n'en ont en réalité.