Les manifestations des étudiants de l'École normale supérieure (ENS) se poursuivent. Les bombes lacrymogènes ont retenti.
Affrontement musclé. Des étudiants de l'Ecole normale supérieure (ENS) s'échauffaient, de bonne heure, à Ampefiloha, hier matin. Ils préparaient " une manifestation musclée " pour revendiquer le recrutement de tous les sortants de cet établissement. Ils ont paralysé des activités dans les quartiers d'Andavamamba et d'Ampe-filoha et ont semé la terreur chez les personnes qui y passaient et ceux qui y vivaient.
Ils ont blessé des piétons, des éléments de force de l'ordre, qui y assuraient le maintien de l'ordre public. Ils ont cassé les pare-brises des véhicules qui y circulaient, en jetant des pierres. " Nous avons décidé de fermer car cette manifestation trop violente ", indique un responsable du centre médical Hasiniaina (CMH) à Andavamamba. À l'Allian-ce Française d'Andavamamba, la cérémonie de remise de distinction honorifique au groupe Mahaleo a été annulée. Des commerçants ont, aussi, fermé leur magasin.
Les éléments de force de l'ordre ont répliqué en lançant des bombes lacrymogènes. Plusieurs blessés sont recensés, également, du côté des étudiants. Des étudiants ont été blessés par des balles en caoutchouc.
Ces manifestants réclament le recrutement de tous les sortants de l'ENS, qu'ils soient titulaires de Licence d'Aptitude Pédagogique de l'École Normale (Lapen), de Master d'Aptitude Pédago-gique de l'École Normale (Mapen) ou de Certificat d'Aptitude Pédagogique de l'École Normale (Capen). " Nous avons suivi des formations pour devenir des enseignants. Qu'est-ce-que nous allons faire d'autres si on ne nous recrute pas ? On fait ces revendications pour l'avenir des enfants malgaches", pestent-ils. Le ministère de l'Éduca-tion nationale ne recrute que les Capen et les Mapen qui vont enseigner dans les lycées, étant donné que l'Institut national de formation pédagogique forme déjà des enseignants de collège et des enseignants des écoles primaires.
Cotutelle
La ministre de l'Édu-cation nationale, Marie Michelle Sahondrarimalala a proposé comme solutions, les réformes de l'ENS, l'adaptation de ses formations et le nombre d'élèves inscrits, aux besoins du MEN, de mettre l'ENS sous la cotutelle technique du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et du Men, d'ouvrir des offres de formation pour les enseignants des écoles primaires et des collèges, à l'ENS.
En attendant des résolutions, l'université d'Antana-narivo décide de fermer l'ENS d'Antananarivo. " N'ayant pas été prévenu des manifestations de soi-disant étudiants, et pour préserver l'ordre public, j'ordonne la fermeture de l'ENS à partir de ce 7 décembre jusqu'à nouvel ordre ", signe la présidence de l'université d'Antananarivo. Les meneurs de ces manifes-tations risquent des sanctions disciplinaires.