Madagascar: Parlementeurs

La motion de censure contre le Premier ministre Christian Ntsay est bel et bien déposée selon un communiqué de l'Assemblee nationale.

Cent cinq députés ont signé cette tentative de destitution du chef du gouvernement. C'est leur droit tel que c'est écrit dans la Constitution. On va voir s'ils vont aller jusqu'au bout de leurs intentions comme ce fut le cas pendant le régime Rajaonarimampianina. Le fait est que dès hier des députés signataires de la motion de censure ont fait une déclaration contraire. En principe on doit procéder au vote quoiqu'il arrive. Ce qui étonne dans cette démarche des députés qui a commencé par des revendications d'avantages personnels, c'est qu'ils reprochent au Premier ministre et à son gouvernement des points pour lesquels ils ont chaleureusement félicité le locataire de Mahazoarivo lors de la session de mai.

Il faut être honnête et avoir un minimum d'éthique même si on sait qu'en politique le seul guide reste la girouette. Ce n'est pas à la fin du mandat du gouvernement que l'on va soulever tout ce qui ne va pas, toutes les failles alors que depuis trois ans, tout le monde il est beau tout le monde il est content. Cette tentative de motion de censure prouve les députés n'ont jamais assumé leurs responsabilités et ne sont jamais soucié des problèmes de la population.

Dans les motifs de cette motion de censure figurent tous les points qui font le fonds de commerce de l'opposition au quotidien et depuis trois ans. Les députés ne les ont donc pas vus que lorsqu'ils sont frustrés par l'inertie du gouvernement à propos de leurs revendications. C'est lamentable si c'est la réalité. Là il s'agit vraiment d'une trahison vis-à-vis des électeurs.

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On ne peut donner un satisfecit, faire des dithy-rambes au Premier ministre et au gouvernement, voter le budget les yeux bandés il y w une semaine pour clamer haut et fort que rien ne va dans le pays quatre mois après. Un tel comportement pour le moins mercantile même si on le savait, annihile le peu d'estime et de crédibilité que les électeurs avaient pour leurs représentants qualifiés d'honorables. La situation se serait certainement améliorée si les députés avaient osé tenir le même langage à chaque session même si c'était de la comédie.

Dans tous les cas rien ne sera plus comme avant quelle que soit le sort réservé à cette motion de censure. On connaît maintenant le fond de pensée réel de cent cinq députés. Si elle est tuée dans l'œuf comme cela risque d'être le cas, l'Éxecutif sait dès à quoi s'en tenir. C'est un avertissement avant un vote sanction.

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