Ouverte le 28 novembre 2022 à Nairobi, la troisième session des pourparlers entre le gouvernement congolais et ses groupes armés internes, autrement appelée " Nairobi III ", s'est clôturée mardi 06 décembre dans la même capitale kenyane. La plus grande avancée enregistrée à " l'atterrissage " est l'adhésion, bien que
conditionnelle, de plus de deux cents délégués des forces dites négatives au P-DDRCS (Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion Communautaire et Sociale). La condition posée au gouvernement de Kinshasa pour son acceptation totale parait facile à satisfaire, d'autant qu'elle ne porte que sur le changement de Démobilisation, Réinsertion Communautaire et Sociale). La condition posée au gouvernement de Kinshasa pour son acceptation totale parait facile à satisfaire, d'autant qu'elle ne porte que sur le changement d'animateurs actuels de cette structure, jugés peu crédibles, au regard de leur passé militaire.
Pour le reste, le soulagement est total à Nairobi, Kinshasa et Luanda, où l'on attendait avec impatience l'accord des groupes armés pour la mise en œuvre des résolutions de ce forum, notamment celles portant sur la cessation définitive des hostilités sur le terrain, le retour des combattants à la vie civile, la relance des projets de développement, le retour des personnes déplacées vers leurs milieux d'origine, etc.
On rappelle que les présidents William Ruto du Kenya, Félix Antoine Tshisekedi de la RDC et Joao Lourenço d'Angola comptaient beaucoup sur le Facilitateur, l'ancien Chef de l'Etat kenyan Uhuru Kenyatta, pour amener les délégués des groupes armés venus de l'Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema et du Tanganyika à quitter le camp de la belligérance pour celui de la paix. La mission, pourrait-on dire, est accomplie sur papier, il reste à traduire les bonnes intentions des uns et des autres par des actes.
Dans le souci de garantir la bonne exécution des résolutions de Nairobi, il a été convenu de mettre sur pied un groupe de travail composé des représentants du Bureau de la Facilitation, des communautés affectées, du gouvernement de Kinshasa et de la Communauté de l'Afrique de l'Est.
Nairobi III peut être considéré comme le début de la pose d'un grand pas dans la voie du retour d'une paix durable dans la partie Est de la République et un grand signal d'isolement du mouvement terroriste M23, instrumentalisé par le Rwanda, totalement réfractaire aux appels au désarmement et à la démobilisation.
Pour le futur, le gouvernement congolais comme ceux de la Communauté de l'Afrique de l'Est, parties prenantes à la Force Régionale appelée à neutraliser, par la contrainte, les forces négatives tant internes qu'externes, auront le loisir de mieux cibler les ennemis de la paix en RDC. La réduction du cercle des forces négatives constitue un atout pour les campagnes futures de " libération des territoires encore occupés dans la partie orientale de la RDC.