C'est un rendez-vous artistique majeur sur le continent. Les Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie, s'ouvrent ce jeudi 8 décembre dans la capitale malienne. Le contexte est inédit : crise sécuritaire, coups d'État en 2020 et 2021, tensions avec la France... Pourtant, les organisateurs ont souhaité maintenir la manifestation, qui se déroulera au Musée national, à la gare ferroviaire, et dans d'autres lieux publics à Bamako.
" Maa ka Maaya ka ca a yere kono - Sur la multiplicité, la différence, le devenir et l'héritage. " Reportées en 2021, les Rencontres de Bamako se sont données pour ligne directrice cette année une phrase de l'écrivain Amadou Hampâté Bâ qui exalte les identités multiples, comme une réponse aux tensions entre les communautés, nées de l'offensive djihadiste.
" On ne peut pas ignorer les difficultés dans lesquelles nous sommes, même en tenant à faire cette Biennale, parce qu'elle est importante pour nous, pour l'Afrique, souligneCheikh Diallo, délégué général de la Biennale africaine de la photographie. Il faudrait aussi que cette Biennale fasse du lien, lien social, lien économique et lien politique. "
Les relations entre Paris et Bamako sont tendues - interdiction des ONG françaises et de la diffusion de RFI par exemple. Cependant, le partenariat vital entre la Biennale de la photo et l'Institut français, opérateur culturel, est maintenu. " Nous restons en contrat avec la France, affirme Cheikh Diallo. Nous sommes soutenus et nous remercions d'ailleurs cette fidélité dans la conduite de ce partenariat. Nous nous battons pour la culture et je crois que c'est la meilleure politique. "
75 artistes d'Afrique et de la diaspora ont été invités à Bamako. Les organisateurs espèrent en accueillir une soixantaine.