Congo-Kinshasa: Malaise ?

Le satisfecit de la communauté internationale après la publication du calendrier des élections en RDC, contraste avec le scepticisme développé par certains membres du bureau de la CENI.

On croit savoir que le point de vue du rapporteur Patricia NseyaMulela, doit être partagé par d'autres qui refusent pourtant de s'afficher par peur de représailles. Ce haut cadre de l'UDPS qui était désigné pour remplacer, à l'époque, Jean-Marc Kabund à la première vice-présidence de l'Assemblée nationale, veut voir clair dans ce processus électoral.

Déléguée par l'UDPS à la CENI, elle estime qu'il y a risque de ne pas atteindre le résultat escompté de 50 millions d'enrôlés attendus en 30 ou 45 jours, d'autant plus que l'opération d'identification et d'enrôlement lors de trois derniers cycles électoraux, s'était déroulée en trois mois à raison de 90 jours. Malgré tout, ce délai s'était avéré insuffisant afin de permettre à la CENI d'atteindre le nombre d'électeurs attendus. Le secrétaire exécutif national devra expliquer par quel tour de magie, la CENI gagnera ce pari en un laps de temps si court.

Au niveau de la société civile, les avis sont partagés. La dernière sortie médiatique de la plateforme électorale Agir pour les Elections Transparentes et Apaisées (AETA), ne manifeste aucune inquiétude par rapport au timing retenu par la CENI.

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Elle a rassuré que les 5 contraintes à la mise en œuvre de ce calendrier électoral sont maitrisables. Il est donc techniquement possible, soutient-elle, que les Congolais puissent aller aux urnes le 20 décembre 2023, pour élire le Président de la République et leurs représentants dans les chambres délibérantes, conformément à ce calendrier.

D'où vient alors le doute observé dans le chef du rapporteur de la CENI, du reste, membre de la famille politique du Chef de l'Etat, qui cohabite avec les autres partis politiques dans un bureau éclectique ? On aurait compris qu'une idée pareille, puisse être émise par les délégués des autres regroupements politiques au sein du bureau de la CENI.

Il est, cependant, vrai de reconnaitre que le parti du Chef de l'Etat est secoué à l'interne par une série de mécontentements. Les personnes hissées à de hautes fonctions sans passer par la base du parti, font grincer les dents de ceux qui croient que l'UDPS leur est redevable après une trentaine d'années de lutte. Les différents clans se sont créés au sein de l'UDPS dressant les combattants les uns contre les autres. Les dernières nominations dans les entreprises publiques ont davantage creusé ce fossé. Difficile de ne pas croire que ces querelles intestines ne puissent pas affecter la CENI.

De toute manière, les élections qui s'annoncent vont, une fois encore, fissurer l'UDPS. La gestion des ambitions reste une épine dans le parcours de tous les partis à travers le monde. L'UDPS n'en saura pas faire exception. Il est donc impossible de donner satisfaction à tous les combattants, surtout que le pays n'appartient pas seulement à l'UDPS.

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