Le pape François se rendra en République démocratique du Congo puis au Soudan du Sud du 31 janvier au 5 février 2023, a annoncé ce jeudi 1er décembre 2022, le Vatican. Ce voyage était initialement prévu l'été dernier mais il avait été reporté pour des raisons de santé.

Le souverain pontife argentin se rendra à Kinshasa du 31 janvier au 3 février 2023, puis à Juba du 3 au 5 février, a précisé le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, dans un communiqué. Sont prévus au menu de ces déplacements, des activités en soutien aux victimes de crise militaro-politique dans l'est de la RD Congo et les déplacés internes au Sud-Soudan.

Au-delà, ces visites du Pape apparaissent également comme un coup de pouce à ses collaborateurs dont l'influence s'amenuise en Afrique centrale en général et en RD Congo en particulier où les églises évangéliques ont pignon sur rue. Puisque dans une étude publié en 2020 par le Cabinet congolais, Target, " un répondant sur trois se déclare croyant catholique. Les Protestants représentent 22% de la population contre 19% pour les églises pentecôtistes et évangéliques mieux connues en RDC sous l'appellation d'églises de réveil ".

L'enquête indique également qu'Au regard des déclarations des personnes interrogées, la tendance de la pratique des religions catholique et protestante est décroissante quand bien même elles restent les plus pratiquées. " Cependant, les pentecôtistes se sont accrus de 6% entre 2018 et 2021 alors que les évangéliques (églises de réveils) ont régressé de 6% sur la même période ".

La visite du Pape François pourrait être aussi considérée comme une volonté de réorientation de l'action de l'Église en direction des plus faibles avec qui le Souverain pontife souhaite une plus grande proximité.

Surtout que l'étude du Cabinet Target souligne que " bien que pratiquée par une grande proportion des répondants, la part de la pratique de la religion catholique est plus importante auprès des personnes au revenu élevé (56%). Alors que les chiffres sont quasi-équilibrés entre les catholiques et protestants (12%) auprès des personnes à revenu bas et moyen ". D'où les précisions faites par les services du Pape sur le contenu de son agenda.