Madagascar: Zaza Rap Taiza - Nuttea, Busta Flex et Grödash se confient sur leur venue à la Grande Île

Le festival Zaza Rap Taiza qui réunit une quarantaine d'artistes hip hop et reggae confondus dont 12 grands noms du rap et du hip hop internationaux pendant 3 jours, a officiellement commencé hier. À part les prestations en live de ces rappeurs et chanteurs qui se partageront, à tour de rôle, la scène du Palais des Sports et de la Culture jusqu'à demain, dernier jour du festival, un défilé de mode mettant en lumière des collections de streetwear a marqué cette ouverture officielle.

Par ailleurs, des collaborations seront créées entre nos artistes locaux et ces invités, explique Tovolah, le président de l'association Zaza Rap Taiza, la plate-forme initiatrice de cet événement co-organisé avec Telma. C'est l'essence même du festival, à part mettre en valeur le mouvement hip hop.

" Cela fait une année que nous l'avons préparé, durant laquelle il y a eu pas mal d'échanges, des sons qu'on a fait écouter... Même à distance. Il s'agit d'une organisation bien rodée ", précise-t-il.

Parmi les artistes internationaux attendus à ce premier festival, Nuttea, Busta Flex et Grödash font partie des premiers arrivés sur place. Ils se sont confiés sur leur participation à l'événement.

Pourquoi avez-vous accepté de participer à ce festival ?

%

Nuttea : Ça fait très longtemps que je voulais venir à Madagascar. Ça fait longtemps aussi que j'entends parler de cette île. L'occasion s'est concrétisée autour d'un malentendu parce qu'on appelle aussi "Mada" La Martinique. J'ai mis un message sur Facebook comme quoi j'allais à Mada et tous les Malgaches ont cru que j'allais chez eux. L'occasion s'est présentée comme ça et me voilà aujourd'hui.

Busta Flex : Alors moi, en ce qui me concerne, j'ai eu la chance de venir il y a 20 ans. J'ai joué ici. Je n'ai pas eu l'occasion de revenir mais là, lorsque l'occasion s'est présentée, Nuttea m'a demandé si je voulais participer à ce festival, donc j'ai accepté directement parce que j'ai une toute petite histoire quand même avec Madagascar. Lorsque je suis venu ici c'était pour mon 3e album donc c'était vraiment au début de ma carrière. Le public m'a vraiment bien accueilli ici et j'en ai gardé un très bon souvenir. Logique pour moi de revenir avec plaisir

Grödash : Quand Tovo (Tovolah) m'a contacté via Busta Flex pour me proposer le projet, c'était vraiment une fierté d'être invité dans un festival aussi grand avec d'aussi grands artistes et surtout à Madagascar parce que souvent on représente l'Afrique. C'est important qu'il y ait un événement important qui se passe ici pour montrer que l'Afrique rayonne et que l'Afrique sait organiser de grands événements comme çà. C'est un grand plaisir de retrouver tous ces artistes que j'écoute depuis tout jeune et voilà. Rencontrer le public malgache. Grand coup de chapeau à l'organisation aussi.

Que pensez-vous apporter au mouvement hip hop et au rap malgache en participant à ce festival ?

Grodash : L'importance de ce festival est de montrer que le rap a aidé des jeunes à grandir. On me dit souvent, au Congo, que grâce au rap français il y en a beaucoup qui ont appris le français qui ont eu l'amour de l'écriture, de lire des trucs en français alors qu'une partie de l'Afrique se tourne vers l'anglais et tout. C'est une bonne chose de mettre tous ceux qui ont apporté cette vague là vers la fin des années 90 début des années 2000 ensemble. Ça va être une grosse décharge d'énergie pour le hip hop à Mada, parce que je crois que c'est une grande première en Afrique, avec autant de rappeurs underground. On ne parle pas des rappeurs " mainstream " ni des rappeurs pop qui font des millions de millions d'albums. On parle de rappeurs qui ont vraiment marqué l'histoire et d'artistes reggae qui sont dans la légende. Je pense que c'est quelque chose d'énorme pour la culture malgache

Nuttea : On vient aussi tout simplement pour faire sourire les gens, les faire danser, les faire chanter, apporter un peu de bonheur puisqu'on est là pour ça. On est un peu des vendeurs de bonheur hein. On n'a que ça à vendre. On vient apporter ce qu'on a et on espère qu'on pourra le partager d'une manière fraternelle.

Busta Flex : C'est important de dire qu'il y a du hip hop à Madagascar. Parce que nous, de notre côté, on écoute ce qu'on fait mais il est clair qu'il y a des artistes partout. Et le fait de faire ce festival là va mettre en avant les artistes de Madagascar. Nous on vient apporter notre hip hop et une crédibilité, car comme il (Grödash) a dit on est des artistes pas forcément mainstream comme on dit, mais qui a une crédibilité pour la culture que ce soit pour le hip hop ou le reggae, donc le fait qu'on soit là et qu'on vienne représenter et chanter devant le public qui nous accueille, honnêtement c'est pour donner du crédit à la culture hip hop ici.

À part les prestations en live durant le festival, les artistes étrangers prévoient de visiter la capitale et sa banlieue, faire des échanges et même tourner quelques clips avec les artistes locaux pour laisser une trace de cette collaboration.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.