Madagascar: Une motion de censure qui est loin d'être claire

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Le spectacle offert par les députés de l'Assemblée nationale, durant ces deux derniers jours, a médusé tous les observateurs de la vie politique malgache.

La décision de déposer une motion de censure, ayant recueilli 105 signatures, suivait les règles d'une vie parlementaire, somme toute normale, et puis l'on a appris, hier, qu'elle n'avait plus de raison d'être après le désistement d'un certain nombre de députés. Le renversement de situation s'est produit après une réunion à l'Arena Ivandry des élus de la majorité présidentielle. C'est même un psychodrame qui a eu lieu lors de la menace de démission de la présidente de l'Assemblée nationale.

 

Le malaise qui couvait à l'Assemblée nationale depuis un certain temps était visible. Une majorité de députés ne cachait plus leur mécontentement envers le Premier ministre et son gouvernement. La décision de déposer une motion de censure a recueilli l'assentiment de 105 d'entre eux. Ces derniers y ont donc apposé leur signature. Il n'a plus été question de majorité présidentielle ou d'opposition. Son dépôt a été effectué auprès du bureau permanent de l'Assemblée et, dit-on, accepté par la présidente Christine Razanamahasoa. Le Chef de l'État a réagi en parlant d'une tentative de déstabilisation. Une réunion des élus de la majorité présidentielle a été organisée à l' Arena Ivandry et l'on a appris qu'elle s'était déroulée en présence d' Andry Rajoelina lui-même.

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On ne sait pas quels arguments ont été présentés, mais toujours est-il qu'on a assisté à un retournement de situation. Soixante-six des signataires se sont dédits et on a même parlé de vol de signatures. La présidente de l'Assemblée nationale a même présenté sa démission qui a été refusée. La motion de censure n'a donc pas été acceptée car, a-t-on dit, il y a eu des vices de procédure. Pour le régime, donc, tout est bien qui finit bien, mais cet épisode de la vie parlementaire devrait laisser des traces car ce qui s'est passé n'est pas très clair. Les propos des commentateurs politiques en disent long sur leurs doutes.

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