Madagascar: Suspicions de corruption et d'usurpation de signatures - Vers l'ouverture d'une enquête

La présidente de l'Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, affirme que le projet de motion de censure ne respecte pas la procédure légale prévue par la Constitution et les lois en vigueur.

Les députés font faux bond. Finalement, il n'y aura pas de vote de motion de censure ce jour à l'Assemblée nationale. Les députés partisans de cette initiative ont décidé de faire machine arrière. Hier, après deux jours de polémiques et de tractations, le Bureau permanent et la présidente de la Chambre basse, Christine Razanamahasoa, sont sortis de leur mutisme. Dans un communiqué publié dans la matinée, la députée d'Ambatofinandrahana a annoncé que la démarche ne respecte pas la procédure légale prévue par la Constitution et par les lois en vigueur. Elle dénonce, également, une suspicion d'usurpation de signatures durant la collecte des signatures.

En effet, bon nombre des membres de la Chambre basse, en l'occurrence, les députés élus à Farafangana, Manandriana, Brickaville et Maevatanana dénoncent l'usurpation de leur signature. Certains d'entre eux n'étaient même pas à Tana lorsque ces listes ont été établies et ils se disent étonnés de voir leur nom et leur signature dans cette liste. Pour sa part, le député de Betroka, Nicolas Randrianasolo réclame une vérification des signatures se trouvant sur cette liste. Il a cité quelques députés qui n'étaient pas présents à Antananarivo, pourtant leur signature se trouve dans ladite liste. Ce parlementaire appelle ainsi le président Andry Rajoelina à prendre ses responsabilités pour sanctionner ces irrégularités. Il attire aussi l'attention du Chef de l'Etat qui devrait faire attention pour choisir ses collaborateurs. Faut-il rappeler que ce sont les députés IRD qui étaient derrière cette motion de censure ratée.

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Investigation

D'après les informations, le Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco) prévoirait d'ouvrir une enquête relative à cette affaire. Comme ce fut le cas en avril 2018 sous le régime Rajaonarimampianina lorsque des suspicions de corruption ont été portées à l'encontre des députés HVM qui ont tenu un conclave à l'hôtel Paon d'Or à Maibahoaka Ivato lors de l'adoption du projet de lois électorales. En tout cas, pour faire la lumière sur cette affaire, une investigation plus poussée est fortement souhaitée, ne serait-ce que pour confirmer ou infirmer la véracité de ces suspicions de vols de signatures. D'autant plus qu'un flagrant délit d'usurpation n'est pas à écarter si l'on s'en tient à la liste qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux.

Le recours à des experts en graphologie est même fortement souhaité pour mener des expertises sur les signatures. Nul n'ignore aussi que depuis le début, cette affaire a provoqué des rumeurs de corruption qui aurait eu lieu au sein même du Palais de Tsimbazaza. Bon nombre d'observateurs estiment qu'on ne peut pas tolérer ce genre de comportement surtout venant des élus et représentants du peuple tels que les députés. Quoi qu'il en soit, quelle que soit l'issue de ce projet de motion de censure, toutes les rumeurs engendrées par cette affaire ne font que ternir davantage l'image de l'Assemblée nationale et des députés qui sont déjà compromis par les nombreux scandales de ces derniers temps.

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