Les étudiants de l'École normale supérieure d'Antananarivo ont suspendu leurs manifestations. Ils restent sur leur faim.
Une trêve. La vie a repris son cours autour d'Ampefiloha et d'Andavamamba, hier, après les violentes manifestations des étudiants de l'École normale supérieure (ENS) qui ont paralysé ces quartiers, mardi et mercredi. Les Normaliens ont arrêté leur mouvement pour revendiquer le recrutement systématique de tous les sortants de l'ENS. "La fermeture de l'établissement a été un moyen de répression, qui nous a obligé à suspendre les manifestations", lance un meneur de ces mouvements. L'établissement à Ampefiloha a été inaccessible aux manifestants, depuis hier matin. La présidence de l'université d'Antananarivo a ordonné sa fermeture jusqu'à nouvel ordre, pour des " raisons de sécurité".
Le calme est revenu. Les lieux de commerce aux alentours de l'ENS ont rouvert leurs portes. L'Alliance française de Tananarive, la clinique médicale à proximité de l'ENS, ont repris leurs activités. L'évènement Salon de métier et de la formation qui se tient au Plaza à Ampefiloha, en face de l'ENS, du 8 au 10 décembre, se déroule comme prévu.
Cette trêve a été une occasion pour le ministère de l'Éducation nationale d'expliquer aux diplômés de l'ENS, en face à face, pourquoi tous les titulaires de Licence d'aptitude pédagogique de l'École normale (Lapen) n'ont pas été recrutés. Le directeur général chargé de la Pédagogie auprès du Men, Andriamiakatsilavo Raoni-herijaona, a précisé que le ministère priorise les sortants des centres de formation pédagogique, notamment, les Capéniens et les Mapéniens pour améliorer la qualité de l'enseignement. Les Lapéniens, comme il le souligne, sont encore à mi-parcours et peuvent vouloir poursuivre leurs études. Il a, cependant, promis que les titulaires de Lapen qui n'ont pas été recrutés, cette année, seront recrutés lorsqu'ils obtiendront le Capen ou le Mapen, lors du prochain recrutement.
Si le Men semble confiant de l'issue de cette rencontre, les diplômés de l'ENS, quant à eux, restent sur leur faim. "Nos revendications ne sont pas encore satisfaites. Cinq ministères (ndlr : le Men, le ministère de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le ministère de la Fonction publique, le ministère de l'Économie et des finances) sont concernés par le décret portant recrutement systématique des Normaliens. Donc, ces cinq ministères doivent être présents, lors des prochaines rencontres", prévient un des meneurs de ces manifestations. Les Normaliens insistent sur le recrutement systématique des sortants de cette école de formation d'enseignants.