Un flagrant délit qui donne du fil à retordre à la police nationale d'Ihosy, dans l'Ihorombe. Tôt mercredi, elle a mis la main sur dix sacs de chanvre indien chez un directeur pédagogique. Ces stupéfiants ont été livrés la veille par quatre gendarmes. Deux sont en service au poste de Tritriva, un à la compagnie d'Ihosy et le dernier à la brigade de police de la route (BPR), selon des renseignements sûrs.
Ni le détenteur du cannabis ni les gendarmes n'ont été placés en garde à vue. Leur enquête aurait même été atténuée. L'affaire a été mise à la charge du gardien du responsable de l'éducation nationale.
Seul, le bouc émissaire a été emmené au commissariat pour être cuisiné. Le jour de l'enquête, des supérieurs des gendarmes cités et le chef pédagogique n'ont cessé d'aller et venir au bureau du directeur régional de la Sécurité publique d'Ihorombe, pour arranger leur casse-tête. Un haut fonctionnaire cité serait également intervenu en leur faveur.
Marchandage
Selon des indiscrétions, les suspects, sauf le pauvre gardien, devraient être blanchis des charges avant leur transfert au parquet. Chacun s'apprêterait à payer deux millions d'ariary pour corrompre la police et le procureur. Le " défèrement " a été prévu, hier après-midi. Les procès-verbaux (PV) auraient été dénaturés suivant les consignes des supérieurs. Ils devraient normalement être frappés de nullité, puis l'enquête sera reprise, indique-t-on.
Selon le gardien, le cannabis a été amené par les gendarmes en tenue, mardi. Le marchandage a eu lieu dans la cour du pédagogue et il était bien présent. Pourtant, il voudrait qu'on mentionne " absent " dans son PV.
Cette histoire se trouve maintenant sous les feux de la rampe, car il s'agit d'un délit flagrant et d'une tentative de corruption d'officiers de police judiciaire.
" Certains policiers auraient été mouillés dans un délit similaire à Betroka et protégés par la gendarmerie. Celle-ci veut à présent que l'affaire soit traitée de la même manière ", explique-t-on.