"La création de l'Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption, la redynamisation de l'Inspection Générale des Finances et de la Cour des Comptes, la mise en place de la Coordination pour le Changement des Mentalités et de la Cellule du Climat des Affaires au sein de la Présidence de la République sont autant de preuves de son engagement", sont, en gros, les points saillants relevés par Rose Mutombo, ministre d'Etat, ministre en charge de la justice à l'actif du Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi Tshilombo, en matière de la lutte contre la corruption en RDC.
Cet extrait est tiré de son discours prononcé en marge de la journée mondiale de la lutte contre la corruption, célébrée le 9 décembre de chaque année. "Unir le monde contre la corruption pour le développement, la paix et la sécurité ", est le thème retenu pour cette année pour, d'une part, sensibiliser des populations sur les méfaits de la corruption et, d'autre part, interpeler des pouvoirs publics sur leurs rôles et responsabilités dans la lutte contre ce fléau.
Pour Mme la ministre, la journée internationale de lutte contre la corruption a toujours constitué l'occasion de s'appesantir sur le chemin parcouru dans la lutte contre la corruption, de reconnaître le travail significatif qui reste à accomplir et d'envisager la perspective d'un avenir meilleur, où la corruption serait, si pas totalement éradiquée, mais du moins complètement résiduelle et contenue par des garde-fous solides, permettant par conséquent, la construction d'un Etat de droit et d'une économie forte.
"S'il est vrai que la corruption est un phénomène universel, il n'en demeure pas moins vrai que celle-ci touche de façon particulière les pays africains. Elle a un impact négatif sur les différents secteurs de la vie d'un pays et constitue un obstacle de taille pour le développement. La corruption, on ne le dira jamais assez, favorise le détournement des fonds destinés aux services essentiels comme les soins de santé, l'éducation, l'accès à l'eau potable, l'assainissement et le logement et empêche ainsi l'Etat de garantir aux plus vulnérables un meilleur accès aux services sociaux de base, favorisant de ce fait l'exclusion, source potentielle d'instabilité et de conflits. Elle alimente les conflits et entrave les processus de paix en sapant l'Etat de droit, en aggravant la pauvreté, en facilitant l'utilisation illicite des ressources et en assurant le financement des conflits armés. Bref, la corruption freine la croissance économique car lorsqu'elle est omniprésente, les entreprises hésitent à investir face au coût nettement plus élevé de l'activité économique", a souligné la ministre.
Evoquant la publication de Transparency International de janvier 2021 concernant l'indice de perception de la corruption qui classe la RDC à la 169è place des pays les plus corrompus sur 180, la ministre de Justice pense que ces chiffres accablants devraient révolter et pousser les congolais à s'engager fermement dans la lutte contre la corruption, "pour permettre à notre pays de tenir les engagements pris dans le cadre des objectifs de développement durable".
Des avancées
Au-delà de ce tableau sombre, Rose Mutombo reconnait, tant soit peu, l'engagement de la RDC depuis des années dans la lutte contre la corruption. Et ce, dit-elle, grâce à un cadre légal et institutionnel destiné à combattre la corruption. A ce propos, elle a rendu hommage au Président de la République, qui, depuis son avènement, a dissipé à grands pas ce phénomène, surtout avec la virilité de l'IGF. " Je voudrais ici rendre un hommage mérité à Son Excellence Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, Chef de l'Etat qui, dès son accession à la Magistrature Suprême, a clairement manifesté sa volonté inébranlable de lutter contre ce fléau. Elle mine la justice qui est censée constituer un rempart face à ce fléau ainsi que l'administration publique, réduisant ainsi la capacité du gouvernement à satisfaire aux besoins fondamentaux des citoyens ", a-t-elle noté.
Elle soutenu, par ailleurs, que la justice devra jouer son rôle régalien pour traquer et mettre hors d'état de nuire ceux des compatriotes "véreux "qui saignent à blanc le Trésor Public, mais aussi les acteurs judiciaires qui n'auront pas encore compris que l'époque des " rançonneurs et des chefs coutumiers " est révolue.
"Je m'engage à continuer à user du cadre de concertation qui lie le Ministère de la Justice au Conseil Supérieur de la Magistrature pour faire bouger les lignes en vue d'améliorer le rendu du secteur de la justice, tel que l'a demandé le Magistrat Suprême. Ensemble avec le Conseil Supérieur de la Magistrature et tout le secteur Judiciaire, nous devrons nous engager à mettre fin à l'impunité des auteurs d'actes de corruption et autres infractions connexes. C'est seulement à ce prix que notre Pays pourra espérer voir prospérer les projets de développement, tel que l'ambitieux projet de développement de 145 territoires qui suscite beaucoup d'espoir au sein de la population", a conclu Mme la ministre de la justice.