Le Festival international de la mode en Afrique (FIMA) s'inscrit dans la dynamique de la construction d'une Afrique consciente de la richesse de son patrimoine, a indiqué, mercredi à Rabat, le président fondateur du FIMA, Seidnaly Sidi Ahmed alias Alphadi.
S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'occasion du lancement de la 14ème édition du FIMA, M. Aphaldi a souligné que "ce festival, au-delà de sa dimension artistique, constitue un vecteur de développement qui insuffle une forte dynamique à tous les autres secteurs clés", précisant que le thème de cette édition porte sur "la synergie des cultures pour le développement de l'Afrique".
Par ailleurs, il a appelé les décideurs politiques du continent, les acteurs culturels et économiques ainsi que la jeunesse de tous horizons à rejoindre cet élan de rapprochement des peuples et des nations dans la diversité culturelle.
De son côté, le secrétaire général des Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLU Afrique), Jean-Pierre Elong Mbasi, a rappelé que "les maires et leaders des collectivités territoriales africaines ont décidé, lors du Sommet Africités organisé en novembre 2018 à Marrakech, de considérer la culture comme quatrième pilier du développement durable de l'Afrique".
"Pour manifester cette prise de conscience, il a été décidé de célébrer les capitales africaines de la culture, lieux de promotion et de rayonnement de la culture africaine", a-t-il renchéri, ajoutant que "le choix s'est porté sur Rabat pour être la toute première capitale africaine de la culture, d'où l'organisation de cette 14ème édition du FIMA dans le cadre de 'Rabat, capitale africaine de la culture'".
"Nous célébrons aujourd'hui, dans le cadre de cette 14ème édition du FIMA, l'excellence africaine dans toute sa diversité", a déclaré, pour sa part, la première dame du Cap-Vert, Débora Katisa Morais Brazao Carvalho, ajoutant que la mode africaine, "de par sa mixité, ses couleurs authentiques et son histoire", lui procurait "un sentiment de joie et de fierté".
"Quand nous parlons de mode, nous ne parlons pas seulement de culture mais aussi d'économie, d'emploi, de créations et de créateurs, de femmes, de changements climatiques ainsi que de messages", a-t-elle expliqué, ajoutant que "la mode ne représente pas seulement des habits mais elle véhicule également des messages".
Intervenant à cette occasion, le représentant, directeur du bureau de l'UNESCO pour le Maghreb, Eric Falt, a souligné que l'organisation onusienne "est pleinement engagée à soutenir l'économie créative du continent, notamment l'industrie de la mode qui représente un véritable levier en faveur du développement durable de manière générale", ajoutant que "ce secteur a le potentiel de créer des emplois pour des millions de personnes à travers le continent africain".
"Depuis juin dernier, l'UNESCO a entamé une étude sur l'industrie de la mode en Afrique en vue d'identifier les défis, les besoins et les opportunités pour le développement de ce secteur pour le continent", a-t-il indiqué, révélant que "selon les derniers chiffres de l'organisation, la valeur du marché de l'industrie de la mode est estimée à 31 milliards de dollars".
Organisée du 7 au 10 décembre au site historique Chellah sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, avec le soutien du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication en célébration de "Rabat, capitale de la culture africaine", cette édition vise à montrer le potentiel du continent africain dans les domaines de la mode et de la création et d'en faire un hub international en la matière.
La programmation de cette année comprend, outre les défilés et les spectacles, des compétitions pour valoriser les meilleurs stylistes d'Afrique et de sa diaspora dans les catégories de la maroquinerie, des bijoux et accessoires de mode et des top models.
Sont également prévues des tables rondes axées, entre autres, sur les thèmes du financement de la mode et de la création, la protection de la propriété intellectuelle et des appellations d'origine des créations africaines et l'utilisation des nouvelles technologies dans la production et le marketing.
Le FIMA a été fondé en 1998 par Alphadi, désigné en 2015 "artiste de la paix pour l'UNESCO", ambassadeur de bonne volonté de la même organisation pour l'innovation et la création africaine et membre des Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLU Afrique).