Alors que le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré continuent de respecter l'accord de cessez-le-feu, gage d'une " paix durable ", l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) indique avoir intensifié son assistance aux populations affectées par le conflit dans les régions de Tigré, Afar et Amhara, au nord de l'Ethiopie.
" Depuis la signature de l'accord de paix, nous avons constaté un changement majeur en ce qui concerne l'accès humanitaire et notre capacité à acheminer une assistance essentielle dans le Tigré ", a déclaré depuis Addis-Abeba, Mamadou Dian Balde, Représentant du HCR en Ethiopie, lors d'un point de presse de l'ONU à Genève
Depuis cette semaine, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a pu envoyer une soixantaine de camions dans le Tigré, transportant 2.400 tonnes d'aide indispensable. Il s'agit notamment de médicaments, de matériaux pour les abris, de couvertures et d'articles ménagers, ainsi qu'un camion-citerne transportant 20.000 litres de carburant pour les aider à apporter de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin.
Relocalisation des réfugiés érythréens dans les régions d'Amhara et d'Afar
Alors que les équipes du HCR sont restées au Tigré pendant toute la durée du conflit, opérant depuis Mekele et Shire, le HCR a maintenant repris ses opérations sur des sites secondaires comme Maichew, Adigrat et Abi Adi. En collaboration avec le service des réfugiés et des rapatriés (RRS) du gouvernement éthiopien, le HCR a également pu aider plus de 7.000 réfugiés érythréens qui étaient bloqués dans les camps de Mai Aini et d'Adi Harush dans l'ouest de la région éthiopienne du Tigré.
Ils ont été relocalisés sur le site récemment établi d'Alemwach, dans la région d'Amhara, où vivent désormais plus de 22.000 réfugiés et demandeurs d'asile érythréens. " À Alemwach, un réfugié récemment relocalisé que j'ai rencontré il y a une semaine m'a dit qu'il était soulagé que ses enfants puissent enfin retourner à l'école, après plus de deux ans ", a affirmé M. Baldé.
De même, à Afar, les équipes du HCR ont aussi soutenu la relocalisation volontaire de plus de 900 réfugiés érythréens de divers endroits, y compris la capitale régionale Semera, vers le camp de Barahle, qui avait été pris dans les combats en janvier de cette année.
Pour autant, les conditions de vie des réfugiés érythréens au Tigré ont été " terribles pendant la majeure partie du conflit ". " Ce dont ils ont besoin et ce qu'ils méritent maintenant, c'est un soutien continu et coordonné de notre part à tous afin qu'ils puissent reconstruire leur vie et se tenir debout, en attendant des solutions durables ", a fait valoir le responsable.
Pour le rétablissement de services essentiels dans les provinces touchées par le conflit
Le HCR travaille également en étroite collaboration avec les autorités locales dans le nord de l'Ethiopie pour soutenir les Ethiopiens déplacés par le conflit. Entre janvier et octobre de cette année, l'agence onusienne est venue en aide à plus de 2,1 millions déplacés internes. Avec l'aide du HCR, plus de 50.000 personnes déplacées ont pu rentrer volontairement chez elles dans les régions de Tigré, Afar et Amhara.
Malgré ces derniers développements positifs, l'agence onusienne estime qu'il reste encore beaucoup à faire. Le HCR continue de plaider pour des conditions plus propices dans les régions touchées, y compris le rétablissement de services essentiels tels que les services bancaires et les télécommunications, afin qu'il puisse opérer de manière plus efficace et efficiente.
A ce sujet, la récente reconnexion de Mekele, la capitale du Tigré, au réseau électrique national et la reprise des services téléphoniques à Shire sont des mesures bienvenues. " Nous appelons la communauté internationale à poursuivre son soutien financier ", a conclu M. Baldé, relevant que " la porte pour fournir l'aide humanitaire tant attendue est maintenant ouverte et c'est l'occasion d'obtenir des ressources nécessaires pour la fournir ".