L'École normale supérieure (ENS) d'Antananarivo souffre de la pénurie d'enseignants. Elle a commencé à fermer un parcours, cette année.
En voie de disparition. La discipline Anglais de l'Ecole normale supérieure (ENS) d'Anta-nanarivo s'éteint à petit feu. Son parcours de master a été supprimé. " Nous faisons face à un manque crucial d'enseignants. De ce fait, nous ne recevons plus de candidature d'étudiants de Master en Anglais, en cette année universitaire 2022-2023. Lorsque la promotion de Master, en cours, aura terminé ses études, nous ne délivrerons plus ce diplôme pour la filière Anglais ", déclare le directeur de l'ENS, Vonjy Rasendrahasina, mercredi.
Que cinquante-sept enseignants seraient opérationnels pour assurer l'enseignement des trente parcours au sein de cet
établissement de l'université d'Antananarivo. Il y a encore six ans, ils étaient soixante seize. " Les enseignants qui partent à la retraite, et ceux qui décèdent, ne sont pas remplacés ", regrette Vonjy Rasendrahasina.
L'Anglais ne serait pas la seule filière à souffrir de ce manque d'enseignants. D'autres filières risquent, également, de disparaître dans cette école de formation d'enseignants. Elle ne disposerait plus que de quatre spécialistes en Education physique et sportive (EPS), entre autres.
" À ce rythme, de nombreux parcours vont fermer. Par conséquent, il n'y aura plus d'enseignants qui pourront assurer l'enseignement dans les lycées ", avertit Vonjy Rasendrahasina. Il précise que les sortants des écoles académiques ne pourront pas se substituer aux sortants de l'ENS. " Ils n'ont pas la même qualification ", enchaine ce maître de conférences.
Faute d'infrastructure
La ministre de l'Éduca-tion nationale, Marie Michelle Sahondrarimalala, a déjà signalé ce manque de professeurs de Philosphie, de Français et d'Anglais, dans les lycées. " L'ENS d'Antananarivo est la seule école à former des enseignants d'Anglais et de Français dans tout Madagascar. Nous ne pouvons recevoir qu'une trentaine d'élèves par filière, faute d'infrastructure.
Le hic, c'est que souvent, les diplômés choisissent de travailler dans les ambassades ou dans les établissements privés, lorsqu'ils terminent leurs études ", note Vonjy Rasendrahasina. La situation risque d'empirer, avec cette disparition progressive des parcours au sein de l'ENS. Le directeur de l'ENS aurait déjà fait le rapport de cette situation au ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Mesupres).
Mais ce n'est pas pour l'année 2023 que cette insuffisance d'effectif d'enseignants dans les universités sera résolue. Dans le projet de loi de finances initiale 2023, il y a zéro poste
budgétaire pour le ministère de l'Enseigne-ment supérieur et de la recherche scientifique.