Au Sénégal, le journaliste Pape Alé Niang a été entendu vendredi 9 décembre pour la première fois par le juge d'instruction, plus d'un mois après son arrestation le 6 novembre. Le patron du média privé Dakar Matin, connu pour ses critiques envers le pouvoir du président Macky Sall, est notamment accusé de " diffusion d'informations militaires " et " diffusion de fausses nouvelles ". Sa défense a déposé une demande de mise en liberté provisoire.
L'audition a duré un peu plus de deux heures, et " cela s'est très bien passé ", affirme sa défense. Pape Alé Niang a entamé une grève de la faim le 2 décembre pour protester contre son " emprisonnement injuste et arbitraire ". Il reste déterminé, selon Maître Moussa Sarr, l'un de ses avocats :
" Pape Alé Niang est éprouvé, il a entamé une grève de la faim, mais malgré cela, il a fait preuve de courage, de résilience et d'humilité, et a répondu avec pertinence à toutes les questions, en démontrant le mal-fondé des infractions pour lesquelles il est poursuivi. Mais nous avons bon espoir que notre demande de liberté provisoire connaîtra une suite favorable. "
Sans entrer dans les détails de l'audition, au nom du secret de l'instruction, Maître Moussa Sarr souligne que Pape Alé Niang n'a pas été questionné sur un rapport interne de la gendarmerie, en lien avec la procédure judiciaire visant l'opposant Ousmane Sonko. Les associations de presse nationales et internationales demandent la libération immédiate du journaliste.
" La liberté de la presse est garantie au Sénégal ", avait assuré de son côté le ministre de la Communication devant l'Assemblée nationale le 19 novembre, en ajoutant " il ne faut pas confondre liberté de la presse et anarchie ".