"Corruption : le nouveau terrorisme ?". C'est le thème de la 14ème édition du Festival Ciné Droit Libre Abidjan qui vient de fermer ses portes. Tenue du 16 au 19 novembre dernier, en divers endroits à Abidjan, cette édition, il faut le dire, faisait un haro sur la corruption et son lien avec le terrorisme. En la matière, organisateurs et participants ont, invariablement, jugé positif et réussi le bilan de l'édition 2022 du festival.
Ainsi donc, du 16 au 19 novembre 2022, " Ciné Droit Libre " qui se veut un festival interactif, consacré aux films sur les droits humains et la liberté d'expression en Afrique, s'est imposé, encore, comme l'instant idoine, de sensibilisation les populations sur la lutte contre la corruption et bien d'autres sujets liés aux droits humains.
Ouvert le 16 novembre 2022, au Goethe-Institut, en présence du parrain Epiphane Ballo Zoro, des ambassadeurs de la Suisse (Anne Lugon-Moulin) et Allemagne (Ingo Herbert) et M. Guy Gnaly, directeur de cabinet adjoint représentant Mme le ministre de la Culture et de la Francophonie, près d'une semaine durant, les journées et les soirées ont été marquées par des projections de films, pour la plupart, impertinents sur la question de la corruption et des débats de haut niveau.
Ainsi, le 17 novembre dernier, au Goethe-Institut, le public a suivi avec intérêt, le débat avec le réalisateur allemand Markus Christian Marius Schmidt autour de son film " Le Mali 70 " qui évoque la rencontre entre des musiciens maliens du Rails band et des musiciens allemands. Il a fait la genèse de son film, évoqué les échos et l'expérience du tournage au Mali.
Le lendemain, c'est Yopougon Attié " Grin le Golf " qui accueille " la soirée anti-corruption " avec des projections. Le film " Côte d'Ivoire : le tribunal militaire contre la police, et Pain, pétrole et corruption ".
Le 18 novembre, le Goethe-Institut, abrite la projection et le débat autour du film " L'art pour tous " de Désiré Tehua qui rend compte du difficile accès à la culture. Le public suivra également " Watba, les migrants " de Gideon Vink, sur les déplacés internes du Burkina fuyant les attaques terroristes.
Une tribune de sensibilisation
Le samedi 19 novembre, au Goethe-Institut, ce sera la soirée de clôture avec la projection du film " Fly so far " de Celina Escher sur la criminalisation de l'avortement au Salvador avec quatre panelistes femmes sur les droits des femmes.
La commune de Koumassi a accueilli deux projections-débats. Au Quartier Divo, il a été projeté le film " Côte d'Ivoire, le tribunal militaire contre la police " et à Koumassi Cité Houphouët-Boigny, communément appelé Koumassi Campement, dans le cadre de la soirée spéciale sur la migration, les films " Lybie, les centres de la honte " et " le Mali 70 " ont retenu l'attention du public, sans oublier le concert d'un orchestre Zouglou "Les Missionnaires", jusqu'au petit matin.
Dans l'ensemble, les projections se sont bien déroulées devant un beau public, notamment à Koumassi et Yopougon.
Des projections se sont également déroulées au Cours secondaire du Plateau, devant un peu plus de 100 personnes, et de Yopougon devant 400 élèves.
"La rencontre anti-corruption" avec les populations de Koumassi, le 17 novembre, au Foyer des jeunes de de la commune, avec le directeur de la communication du ministère de la Promotion de la Bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Fousseny Touré, a instruit les populations sur le dispositif de lutte contre ce fléau.
L'atelier de formation des leaders de jeunesse de Koumassi, animé par M. Seka, responsable juridique du ministère et Mme Fatoumata Bah, directrice du Spacia et le panel sur la migration ont été des instants, pour les experts, d'entretenir les populations sur les thématiques de corruption et migration.
Les tout-petits n'ont pas été oubliés. Une journée leur a été consacrée au Goethe-Institut, le 18 novembre, de 10h à 15h avec une projection de films d'animation, " Les aventures de Nubu " et " Bouyou et Tabli ".
Un spectacle de contes avec Hybrid'Art a également été au menu, sans oublier la finale du concours de Slam.
Cette année encore, Sangaré Yacouba, coordonnateur du Festival, et son équipe ont adressé une question plus que d'actualité. Et Ciné Droit Libre 2022 a été une tribune de sensibilisation, par excellence, contre la corruption et la violation des droits humains et la libre expression.