Au Cameroun, un rassemblement pour la paix s'est tenu, vendredi 9 décembre, à Bamenda dans la capitale de la région du Nord-Ouest. Plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées sur l'esplanade d'une église presbytérienne de la ville, à l'appel de l'organisation non-gouvernementale Cominsud qui lance la campagne " Un millier de voix pour une société juste et paisible " pour en finir avec l'extrême-violence contre les civils. Depuis 2017, les régions à majorité anglophone du Cameroun souffrent des affrontements entre groupes armés séparatistes et forces gouvernementales.
" La jeunesse veut la paix ", " Nous sommes fatigués ", pouvait-on lire, vendredi, sur les pancartes. Fatigués d'avoir peur comme Regina Yong, 38 ans.
Elle défend les personnes en situation de handicap et dit avoir tout le temps peur pour ses enfants: " Quand ils vont à l'école, je suis inquiète, tant qu'ils ne sont pas rentrés, à cause du risque d'enlèvements. Même pour moi, j'ai peur, quand je dois sortir le soir. J'entends tout le temps des pas derrière moi. Psychologiquement, c'est lourd et donc j'attends vraiment une résolution pacifique de cette crise."
Souffrance psychologique
Cette souffrance psychologique des habitants de la région, le pasteur presbytarien Assah Peter Ashu en est témoin: "Beaucoup d'entre eux souffrent de vrais traumatismes parce qu'ils ont perdu leurs biens ou ont perdu leurs proches. Il y a beaucoup de maladies mentales, et c'est le rôle de l'Église de les aider, à travers l'écoute et la prière. Mais beaucoup d'églises ont été vandalisées, brûlées, des religieux tués. Dans une société malade, l'Église elle-même est malade."
À l'origine du rassemblement, Fon Nsoh, coordinateur de Cominsud, demande à la communauté internationale de s'engager. Il plaide pour des dialogues inclusifs notamment au niveau local.
Sur d'autres panneaux, lors de ce rassemblement, des messages appelaient à la fin du racket de la population et à la protection des civils contre le harcèlement, la torture et les arrestations abusives.