Après plusieurs audiences consacrées à l'instruction du dossier au niveau du Tribunal de paix de Gombe, l'officier du ministère public a requis trois ans de servitude pénale principale contre Vidiye Tshimanga, ancien Conseiller du Président de la République chargé des questions stratégiques, poursuivi pour trafic d'influence, corruption et offense au Chef de l'Etat. Sauf imprévu, le jugement devrait être rendu dans une dizaine de jours.
Face à cette requête, les avocats de la défense ont opposé comme argumentaire l'incompétence territoriale du Tribunal de paix de Gombe, au motif que les faits pour lesquels leur client est poursuivi étaient commis en dehors du territoire national. A leur avis, s'il y a un procès à organiser, celui-ci devrait se tenir au lieu de la commission des infractions mises à charge de Vidiye Tshimanga.
Rappelons que l'affaire concerne un présumé contrat que l'incriminé aurait négocié, au nom du Chef de l'Etat et sous le label de la société " Cobamin ", avec des investisseurs miniers à partir de l'étranger, en exigeant une commission de 20 % pour le faire valider. Le hic, dans le dossier, est que les faits incriminés ont été étalés sur la place publique par le biais d'une vidéo.
Interpellé par le Parquet général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe le 21 septembre 2022 puis placé, peu après, sous mandat d'arrêt provisoire, Vidiye Tshimanga avait démissionné de son poste en vue de se mettre à l'entière disposition de la justice. Après un court temps passé à la Prison Centrale de Makala, sous le régime de la détention préventive, il avait obtenu une remise en liberté provisoire. C'est donc en prévenu libre qu'il a comparu tout au long du procès.
S'agissant des faits, le Parquet général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe s'était appuyé sur l'APLC (Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption) pour solliciter son éclairage au sujet de l'attribution ou non à Vidiye Tshimanga de 20 % de participations dans la société "Cobamin", de l'identification du prête-nom qu'il aurait utilisé pour la défense de ses intérêts au sein de " Cobamin ", de l'existence ou non des présumés investissements mis en gage et de l'identité des supposés investisseurs, des preuves formelles de son
implication dans les tractations relayées dans la vidéo diffusée en boucle dans les réseaux sociaux, etc.