Alors que le ministère public, dans son réquisitoire, a réclamé contre l'ancien conseiller spécial du Chef de l'Etat, Vidiye Tshimanga, une peine de 3 ans de prison ferme (servitude pénale principale), le tribunal de paix fixe la date de la décision finale dix jours après, à dater de ce 8 décembre 2022, soit le 18 du même mois. C'était à l'issue de l'audience de ce jeudi 8 décembre 2022, au tribunal de paix de Kinshasa-Gombe.
Le réquisitoire du ministère public est objecté par les avocats de Vidiye Tshimanga, qui contestent également la compétence du tribunal de paix de Kinshasa-Gombe à siéger sur cette affaire. Ils estiment, cependant, que les faits à l'objet de la poursuite judiciaire de leur client se sont déroulés en dehors du territoire national.
Dans son intervention à l'audience de ce jeudi, l'accusé a éperdument rejeté le réquisitoire du ministère public, demandant ainsi son acquittement. Il qualifie, par ailleurs le dossier de vide et estime qu'il y a eu non seulement vice de procédure, mais également de la précipitation.
"Madame la présidente, messieurs et dames membres de la composition, je n'aborderai pas dans le sens du procureur d'accepter 3 ans de prison. Même une seconde, je n'accepterai pas parce que je suis innocent. Je vous demande de bien vouloir m'acquitter pour me permettre de reprendre mes activités comme celles que j'avais avant ce scandale. Que le Parquet continue cette enquête pour mettre la main sur les commanditaires et acteurs de ce crime contre ma personne et la RDC", a-t-il déclaré.
A lui d'ajouter : " Monsieur le procureur n'a apporté aucune preuve de quoi ce soit qui a été commis à Kinshasa. En aucun moment ce qui a été présenté dans les vidéos séquencées, montées et diffusées dans les réseaux sociaux démontre que c'était à Kinshasa. Regardez comment je suis habillé et ce qu'il y a devant moi, nous discutions lors du dîner à Londres. Que le Parquet nous amène la preuve audiovisuelle qui démontre que c'était à Kinshasa. Il n'y en a pas. Je le dis haut et fort. C'est un montage séquencé fait par les étrangers que l'on ne connait même pas et que l'on jette sur la place publique, qui trouble l'ordre public congolais sans savoir qui sont réellement ces personnes. Et ça n'émet personne".
L'ancien conseiller spécial du Chef de l'Etat chargé des questions stratégiques est poursuivi pour corruption, trafic d'influence et offense au Chef de l'Etat. Ce, après des vidéos qui ont fait le tour des réseaux sociaux dans lesquelles l'on pouvait l'apercevoir en plein échange avec de faux investisseurs.