Sénégal: Synthèse de la 4eme édition du gingembre littéraire - Gorgui Wade Ndoye sollicite l'indulgence pour Pape Alé Niang

10 Décembre 2022

La 4ème édition du "Gingembre Littéraire", dont le thème a porté sur "Médias et cohésion sociale", a été clôturée avant-hier jeudi, au Centre culturel Maurice Gueye de la fondation SOCOCIM, à Rufisque. En présence d'intellectuels comme Mamadou Ndione, Abdourahmane Diouf, Meissa Beye, l'initiateur des rencontres a plaidé pour la libération du journaliste Pape Alé Niang.

Le journaliste accrédité au Nations-Unies (ONU) et initiateur des rencontres intitulées "Gingembre Littéraire" a déploré, avant-hier jeudi, la situation du journaliste Pape Alé Niang, détenu depuis plus d'un mois à la prison de Sébikotane. Une affaire dramatique aux yeux d'El Hadj Gorgui Wade Ndoye, dans le contexte du 21ème siècle.

Pour autant, il s'inscrit en faux contre ceux qui disent que le Sénégal vit une dictature. "Je voudrais dire qu'il est faux de dire que nous vivons dans une dictature au Sénégal. Le Sénégal est une démocratie. Maintenant, ce qu'il s'est passé ne devrait pas se passer au 21ème siècle. Et au 21ème siècle, enfermer un journaliste, c'est un recul démocratique. Mais, cela ne veut pas dire qu'il faut reprendre les exagérations des uns et des autres pour dire que le Sénégal est une dictature", a-t-il déploré, avant d'interpeler le président Macky Sall pour faire libérer le journaliste.

Pour lui, la liberté d'expression est fondamentale ; mais aussi les journalistes doivent se rappeler qu'ils ont un rôle de premier plan dans le maintien de la cohésion sociale. C'est pourquoi la problématique de la liberté est indissociable de la responsabilité, qui permet de voir les limites à ne pas franchir, pour la sauvegarde de la cohésion mais aussi du vivre ensemble et surtout pour éviter au pays et au continent de basculer dans des tumultes politiques comme on en a connu dans certains.

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Des crises dont la presse n'est pas étrangère au déclenchement. "La liberté d'expression qui est sacrée, qui est la pierre angulaire de la démocratie, puisse être préservée au Sénégal, en Afrique et partout ailleurs. Nous avons aussi dit qu'il ne peut y avoir de liberté absolue ; à côté, nous devons mettre la responsabilité. Les journalistes ont le devoir, parce qu'ils sont formés, de participer à la cohésion sociale", a-t-il dit. Avant d'ajouter que c'est à ce prix que nous pouvons épargner le pays et le continent des tumultes comme ceux qu'on a connu au Rwanda, "avec le massacre des tutsi et en Côte d'Ivoire, avec le concept d"'ivoirité", a-t-il souligné.

Dans un contexte de profusion d'informations via le numérique, il a tenu à rappeler la différence entre le journaliste, tenu par l'éthique et les règles pratiques de son métier, et ceux qui sont sur le net. "Le numérique a changé le regard sur le monde et entre nous-mêmes ; mais en même temps met de la pression sur les médias traditionnels. Aujourd'hui, quel doit être la place du journaliste ? Est-ce que tout porteur de message d'information est forcément journaliste ? Pour nous, c'est non. Ceux qui sont porteurs de messages peuvent les diffuser, mais ils sont juste des diffuseurs de messages. Mais le journalisme est une éthique", a expliqué El Hadji Gorgui Wade Ndoye.

Afin de mettre de l'ordre dans le secteur, il a préconisé de dépoussiérer les textes, pour les adapter, mais aussi de mieux former les journalistes aussi bien dans les écoles de formation que dans les rédactions. Il a également plaidé pour une éducation des élèves et étudiants aux médias.

Le "Gingembre Littéraire" est une rencontre annuelle qui réfléchit sur des thèmes relatifs aux questions sociales et économiques qui préoccupent les populations. Pour cette 4ème édition, le thème choisi a porté sur "Médias et cohésion sociale". Des panels ont été tenus à l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, à l'école de journalisme EJICOM, à la Place du Souvenir et enfin à Rufisque, au Centre culturel Maurice Gueye de la fondation SOCOCIM. Pour la prochaine édition, l'auteur a annoncé le thème qui sera intitulé : "Quelle gestion des ressources foncières et des ressources minières pour un développement durable et inclusif ?"

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