Dans une lettre de son président Alghabass Ag Intalla envoyée samedi 10 décembre au ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et rendue publique dimanche, la Coordination des mouvements de l'Azawad accuse la mise en œuvre de l'accord signé en 2015 d'être au point mort.
Pour la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), il y a urgence. Dans sa lettre, la coalition demande qu'une réunion se tienne avec l'ensemble de la médiation internationale, au plus vite et " dans un lieu neutre ". L'objet de cette rencontre : l'examen " décisif de la viabilité " de l'accord d'Alger, selon la CMA.
C'est le troisième communiqué en un mois de la CMA, rapporte notre correspondant régional, Serge Daniel. Vendredi déjà, elle avait publié un communiqué pour dénoncer " la déliquescence " du texte.
Et pour l'ex-rébellion qui contrôle toujours la région malienne de Kidal, situé au nord-est du pays, le constat est le même : sept ans après sa signature, la CMA déplore " un manque évident d'engagements " de la part des principales parties, soit selon la coalition, " les gouvernements successifs du Mali, la médiation algérienne et la communauté internationale ". La CMA estime que ces acteurs sont les garants de la mise en œuvre de l'Accord d'Alger et leur rappelle qu'il faut intervenir pour " éviter une rupture définitive ".
Le processus de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) n'évolue pas vraiment. L'une des pommes de discordes sont les conditions d'entrée des ex-rebelles dans la nouvelle armée malienne " reconstituée ". Mais sept ans plus tard, son application est quasi nulle. Des questions sur la gestion locale des régions ne sont toujours pas résolues.
La CMA condamne des " violations des droits humains " par des " forces Étatiques et leurs supplétifs de Wagner "
La CMA condamne ce qu'elle appelle " les violations répétées des droits humains " sur le terrain. Et parmi les auteurs elle parle des " forces Étatiques et leurs supplétifs de Wagner ", du nom de la société russe employant des mercenaires.
Vécu comme humiliation par certains acteurs politiques à Bamako, l'accord d'Alger a de nombreuses fois été remis en question depuis le second mandat de l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta.