Le président du principal parti de l'opposition camerounaise, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, va renouer avec les urnes, a annoncé samedi 10 décembre à Douala. Mais l'annonce de Maurice Kamto signe un changement de stratégie qui interpelle : le parti avait prôné le boycott lors des municipales et législatives de 2020. Le MRC est depuis absent de toutes les institutions du pays, dans les conseils municipaux, comme au parlement.
On ne peut plus parler de boycott à Maurice Kamto : son parti Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) prendra bien part à toutes les élections à venir au Cameroun - à savoir les municipales, les législatives et naturellement les élections présidentielles. Le président du MRC en a fait l'annonce lui-même samedi 10 décembre à Douala, lors d'un meeting face à des militants enthousiastes.
Pourquoi ce changement radical de cap et de stratégie, alors qu'en le parti avait décidé de sa non-participation aux municipales et aux législatives de 2020 ? Christian Massoma, le président régional du MRC pour le littoral, n'y voit aucune incohérence et ce même si les raisons invoquées à l'époque pour justifier le boycott prévalent toujours : la guerre dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que la non-réforme du code électoral.
Pour Christian Massoma le boycott n'avait rien de définitif.
Pour l'analyste politique Njoya Moussa, Maurice Kamto et le MRC ont simplement tiré la dure leçon de la politique de la chaise vide : le parti, selon le politologue, a besoin d'argent pour son fonctionnement et le fait de s'être auto exclu de la compétition électorale l'a sevré d'importantes ressources. Cela dans le cadre du financement public des partis politiques présents dans les conseils municipaux et au parlement.
Par ailleurs, soutient-il, par son absence des institutions, le MRC a rendu sa voix inaudible et son impact quasi nul là où les choses se décident. D'où ce retour annoncé aux urnes.