En RDC, la province du Mai-Nombé est en proie à des violences intercommunautaires depuis plusieurs mois avec des attaques qui se sont même propagées dans les provinces voisines. La situation a entrainé d'importants déplacements de populations, notamment vers Kinshasa, qui se trouve à un peu plus de 160 km des zones en conflit.
" Depuis hier, je n'ai pas encore mangé ", interpelle une femme à Nsélé, à quelques kilomètres au nord de la capitale Kinshasa. Ils y sont une centaine de déplacés de Kwamouth réunis sur la terrasse d'un café à attendre une possible distribution de nourriture.
Dans la foule, il y a Mangéré Basa. Là depuis le tout début des tensions au mois de juin, elle nous montre qu'elle a été blessée quand son village a été attaqué : " C'était le 22 juin 2022, j'ai été blessée à la main, au ventre et aux jambes. C'est arrivé entre 4h30 et 7h30 du matin dans notre village. Il y a eu 17blessés et 66morts. J'ai été à l'hôpital, mais je n'ai pas pu payer la facture. "
" Je n'ai plus de famille "
Elle raconte aussi que le chef de son village a été tué et qu'une grande partie des habitants ont pris la fuite. Depuis, elle dit devoir se débrouiller seule : " Je n'ai pas de famille, je n'ai plus de famille. Ici, je vis grâce à l'église, il n'y a que l'église. Ce n'est pas normal ".
Mangéré Basa reste donc dormir près de son église. Aujourd'hui, elle espère obtenir un peu de nourriture grâce à cette distribution, mais demain, elle ne sait pas comment elle parviendra à se nourrir.