La Cellule d'analyse des politiques économiques de la Cires (Capec) a été sélectionnée par le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité et Onu femmes pour mener l'évaluation des obstacles à la participation significative des femmes en uniformes en Côte d'Ivoire aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Une étude basée sur une méthodologie développée par une agence des Nations unies et qui aide à comprendre et identifier les contraintes, les obstacles et les opportunités. Pour restituer ces travaux, les parties prenantes se sont réunies, le 6 décembre 2022, à Grand-Bassam. A l'occasion, le directeur adjoint de la Capec, Prof. Assi Kimou, a confié que l'évaluation a mis en exergue des bons points, des opportunités et aussi relever quelques obstacles.
Des bons points qui portent notamment sur l'engagement de l'État de Côte d'Ivoire à travers la prise en compte la question du genre. Par contre, a-t-il fait savoir, " l'étude a relevé un ensemble d'obstacles dont les plus significatives. De manière structurelle, il faut avoir suffisamment de femmes à la police. On voudrait bien en sélectionner mais il n'y en a pas suffisamment. Les Nations unies exigent un minimum cinq ans d'expérience, mais dans la mise en œuvre, c'est probablement quinze ans. Nous savons que ces femmes sont des femmes mariées, des femmes qui, à ce stade, ont en moyenne un enfant ou deux. Ce qui fait que le rôle de mère, le rôle d'épouse devient déjà une contrainte ", a-t-il relevé.
L'autre élément, a-t-il ajouté, " ce sont les critères de déploiement. L'anglais est une langue de travail en phase d'opération. Il y a également des contraintes à ce niveau. Des femmes ont certaines capacités limitées qu'il va falloir intégrer ". C'est pourquoi en termes de recommandations, il est demandé de permettre aux femmes d'acquérir des capacités pour réussir les tests requis par les Nations unies. La spécialiste programme gouvernance participation politique femmes paix et sécurité à Onu femmes Côte d'Ivoire, Anna Bailly Traoré, s'est félicitée de l'appui du ministère et de Capec.
Ce qui a permis d'élaborer un rapport d'évaluation. " Nous venons regarder le rapport d'évaluation pour être sûrs que le travail a été bien fait afin que le ministère et la Direction générale de la police valident et qu'au sortir de là, on puisse présenter le projet à la nation ", a-t-elle indiqué. Le Commissaire Goulia Lucienne, chef du Bureau de la coopération internationale et du contre-terrorisme de la police nationale, représentant le Directeur général de la police, a réitéré l'engagement de la police nationale auprès de Onu femmes dans le projet qui a été lancé. Car pour elle, il s'agit de relever les obstacles de la participation des femmes au sein des missions de maintien de la paix. Ce, de sorte à ce que le taux de participation qui est aujourd'hui de 18% au sein des missions de maintien de paix des Nations unies puisse atteindre au moins 20%.