Madagascar: Première édition de la foire de l'Élevage à Antananarivo

Le quartier d'Anosy, à Antananarivo.

La première édition de la foire de l'Élevage et de la Production animale s'est clôturée le dimanche 11 décembre. Organisée par le ministère de l'Agriculture et de l'Élevage et Malagasy professionnels de l'élevage, 110 acteurs de la filière venus de toute l'île étaient rassemblés pendant quatre jours au stade Barea, dans le centre de la capitale, Antananarivo. Une occasion de mettre en relation éleveurs, entrepreneurs et investisseurs. Une filière à fort potentiel, mais encore peu performante.

Volailles, chèvres, zébus ou encore vaches laitières, quelque 450 animaux d'élevage sont présentés dans les allées. Devant l'un des enclos, Remaly, éleveur venu de Tsihombe, explique aux visiteurs la particularité du bekiloty, une espèce de zébu adaptée à la sécheresse de l'extrême sud : " Ce zébu ne boit pas d'eau parce que dans notre région, il n'y a presque pas de pluie. Mais ils mangent des cactus et du sisal qui en contiennent. Regardez, il ne souffre pas du tout. C'est un zébu lourd, sa croupe est très large et ses cornes pointent vers le haut. "

Remaly possède 25 zébus bekiloty : " On satisfait avant tout la demande locale. Ce qu'on aimerait, c'est introduire cette espèce dans les 23 régions de Madagascar. Le problème que l'on rencontre en tant qu'éleveur, c'est la fragilité de nos animaux face aux différentes maladies. On manque de médicaments et de vétérinaires. On aurait aussi besoin d'aides pour avoir de nouvelles races importées à Madagascar pour améliorer la robustesse des nouvelles générations de zébus. "

Plus de maïs et une base de données des zébus

Alors que les éleveurs font aussi face à la cherté de l'alimentation animale, la Grande Île envisage d'augmenter la surface des cultures de maïs. " Les principaux problèmes que rencontrent les éleveurs malgaches aujourd'hui concernent surtout les intrants agricoles comme partout dans le monde, selon Marcellin Biarmann est le directeur général du Fonds de l'élevage, rattaché au ministère de l'Agriculture et de l'Élevage. Il y a cette pénurie en termes de matières premières, et notamment le maïs, qui est un aliment de base. Le maïs entre en compétition avec la consommation humaine. Donc, nous devons fournir beaucoup d'efforts pour la production de maïs.

" Deuxièmement, il y a surtout un problème de traçabilité. À cette occasion, le ministère met en place un logiciel "zébu scan" pour construire une base de données pour la traçabilité, surtout des grands et des petits ruminants, dévoile Marcellin Biarmann. Il y a aussi un travail à faire sur le plan financier des activités en investissement dans l'élevage. "

Fournir d'autres marchés ?

Une première édition qui a justement permis de lancer un appel au secteur privé à investir davantage dans cette filière émergente et dans laquelle de nombreuses parts de marché sont encore à prendre.

" Actuellement, nous n'arrivons pas encore à atteindre le niveau optimal attendu. C'est la raison pour laquelle on pousse les différents acteurs à avancer. Par exemple, si on prend les marchés sur les îles voisines, comme les îles Comores qui consomment beaucoup de volailles, mais qui importent du Brésil ou de l'Amérique latine, alors que nous à côté, on pourrait fournir ce marché si on arrive à augmenter notre production. Donc c'est en fonction de ces marchés potentiels qu'il faut qu'on augmente notre production, surtout pour notre autosuffisance alimentaire, mais également pour servir de grenier à l'océan Indien. C'est parmi les principaux objectifs de cette foire d'attirer les investisseurs nationaux ou étrangers. Certains ont déjà manifesté leur intérêt à collaborer ", fait savoir Fanja Raharinomena, secrétaire générale du ministère de l'Agriculture et de l'Élevage.

La première édition de cette foire dédiée uniquement à l'élevage a rassemblé plus de 11 500 visiteurs.

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