L'insécurité ou le sentiment grandissant d'insécurité notamment dans les grandes villes comme la Capitale, Dakar et sa banlieue, les questions relatives à la sécurité routière, maritime et fluviale, sont entre autres préoccupations desquelles les Sénégalais attendent des réponses du Premier ministre. Amadou Ba fait face aux députés à l'Assemblée nationale, pour sa Déclaration de Politique Générale (DPG), ce lundi 12 décembre 2022.
"Le problème de sécurité s'est toujours posé. Mais la situation est pire, maintenant ; comme en pleine rue et en plein jour, on te gifle et menace par arme blanche pour récupérer ce que tu as". Cette complainte d'un père de famille inquiet pour sa fille qu'elle a envoyé au marché de Keur Massar, pour un service, mais qui tardait à en revenir, en dit long sur l'insécurité ou le sentiment d'insécurité, c'est selon, qui prévaut en banlieue dakaroise. Il ne se passe désormais de jour sans que les populations ne soient témoins ou n'aient échos de cas d'agressions, de violences et de vols à l'arrachée dans le département de Keur Massar et autres localité de la banlieue de Dakar, surtout les quartiers avoisinant la forêt classée et des zones à habitations désertées à causes des inondations.
Au-delà de ce nouveau département de Dakar et plusieurs autres quartiers populeux de la banlieue, l'insécurité, c'est partout. Des médias et même des Forces de l'ordre (Communiqués de la Police, et de la Gendarmerie) ne cessent de rapporter des cas de meurtres, de cambriolages à mains armées d'officines de pharmacie, de stations d'essence, d'entrepôts et de commerces, etc. qui souvent se soldent par mort d'homme ou de blessure grave de gérant et/ou gardien.
Même si, il faut le reconnaître, les gangs et autres auteurs de crimes finissent toujours par être appréhendés par les Forces de Défense et de Sécurité, le sentiment d'insécurité reste grandissant. Les assurances du ministre de l'Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome qui, répondant aux interpellations des députés sur l'insécurité lors du vote du budget de son département à l'Assemblée nationale, le lundi 28 novembre, a fait noter une baisse de 9,2% de la criminalité au Sénégal entre 2021 et 2022, ne changent en rien ce sentiment chez des populations qui vivent la peur au quotidien.
"De 2021 à 2022, il y a eu un recul de la criminalité de 9,52%. Ce sont des chiffres qui sont disponibles et vérifiables à la Direction de la sécurité publique", a-t-il défendu. Non sans lier cette baisse de la criminalité à l'augmentation du nombre de Commissariats de Police, de Brigades de Gendarmerie et le renforcement du personnel policier, etc.
Alors qu'il va fait face aux parlementaires, ce lundi 12 décembre 2022, pour décliner les orientations et priorités du gouvernement et les moyens pour atteindre ses ambitions, lors de sa Déclaration de politique générale (DPG), le Premier ministre, Amadou Ba, est très attendu sur cette question de l'insécurité.
Autre problématique sécuritaire sur laquelle Amadou Ba devrait-il se pencher, c'est celle de la sécurité routière, fluviale et maritime. Les routes du Sénégal sont très meurtrières, avec des accidents de la circulation qui tuent plus de 600 personnes chaque année, faisant des milliers de blessés dont certains se retrouvent handicapés à vie, décimant ainsi des familles entières. La mer et les fleuves aussi continuent d'être des cimetières, avec des disparitions de pêcheurs. Quid des accidents d'embarcations assurant le désenclavement de certaines îles (Sine-Saloum, Casamance), permettant de rallier des localités intérieures du pays, de part et d'autre des fleuves Sénégal, Gambie et Casamance et leur affluents (rivières) ? Des traversées assurées par des pirogues motorisées, souvent surchargées et sans gilets de sauvetage pour les passagers.