Congo-Brazzaville: Décès de Tshala Muana - Mokobe regrette la perte d'une icône

Tshala Muana

La musique congolaise, comme l'a souligné le rappeur et acteur français d'origine malienne dans un post matinal sur Facebook, le samedi 10 décembre, quelques heures après l'annonce de cette disparition, a perdu une de ses grandes perles.

Elle a tiré sa révérence aux petites heures au centre hospitalier Initiative Plus Chip, à la suite d'un malaise, précise radiookapi.net après confirmation de ses proches. Depuis, Kinshasa est sous le choc. Après l'annonce cette matinée de la disparition, à 64 ans, de l'artiste culte qui, désormais, fait partie des légendes qui ont façonné un brin de l'histoire de la musique congolaise, les messages de compassion fusent de partout et désormais plusieurs de ses photos apparaissent sur de nombreux profils sur les réseaux sociaux. De son côté, Mokobe a voulu rappeler au bon souvenir du continent la mémoire de notre Mamu nationale, un nom qu'elle portait avec fierté et qui marquait l'affection que lui portaient ses nombreux fans et l'ensemble des mélomanes du pays.

À la Reine du mutuashi, un autre surnom qui décrivait si bien la caractéristique de cette " icône de la musique congolaise ", comme l'a souligné le rappeur, on doit en effet certains classiques qui ont conquis tout le continent. Pour sa part, il a cité Lwa Touye, Karibu yangu et Nasi nabali, à savoir que le premier et le troisième sortis dans l'album Soukous siren en 1991, qui l'avaient propulsée sur plusieurs scènes africaines et du monde alors que Kinshasa apprenait à la connaître à la suite de ces échos d'ailleurs.

L'on comprend ici que Mokobe se montre reconnaissant envers l'illustre disparue, s'exprimant ainsi : " Merci pour tes œuvres artistiques, merci d'avoir fait parler le Congo, l'Afrique à travers ta musique ". Il n'a pas fallu bien longtemps pour que la reine du mutuashi acquière une remarquable notoriété dans la sphère musicale nationale, soit donc à juste titre reconnue en RDC, sa patrie. Notons que son plus grand mérite est d'avoir osé sortir des sentiers battus, la rumba, pour proposer au monde le mutuashi. Danse et genre musical qui tire ses origines dans la musique traditionnelle des Baluba des Kasaï dont elle est issue. Du reste, au plus fort de son succès, Elisabeth Tshala Muana Muidikayi avait reçu la reconnaissance des siens qui l'ont effectivement intronisé pour avoir donné cet aura particulier à ses valeurs ancestrales.

Malu, le tube des tubes

Au début de la décennie suivante, dans les années 2000, Tshala Muana délivre à la chanson congolaise un de ses gros tubes, le tube des tubes, Malu. Sorti en 2004, c'est indéniable, cet air aux sonorités luba est tenu pour l'un des morceaux incontournables des mariages kinois. Comme Malu, Il n'y en a pas des masses ! En sus donc de " sa rumba mélangée à la tradition Luba ", renchérit Mokobe, " on se souviendra de son engagement pour la cause nationale et africaine ". Et pour preuve, il a à côté de son post affiché une photo d'elle posant derrière Miriam Makeba et Thomas Sankara...

Et qui plus est, parlant de ses titres Lwa Touye, Karibu yangu et Nasi nabali, il loue le fait qu'ils ont été porteurs des " leçons morales et d'éthique ". En conclusion, le rappeur joint sa voix à celle de tous les mélomanes peinés : " Repose en paix Maman Tshala Muana, la Reine du mutuashi ".

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