Protéger la mangrove de la côte camerounaise pour limiter l'érosion côtière et sauvegarder les habitations est un enjeu de politique publique. Ce lundi 12 décembre, l'organisation Adisi à Douala organise une table ronde sur le sujet.
Construction d'habitations, infrastructures portuaires, extraction du bois pour se chauffer ou fumer le poisson... Les facteurs de dégradation de la mangrove sont connus. Le militant écologiste Didier Yimkoua, prescripteur du Mouvement Écologie en Marche a accompagné le projet. Pour lui, alors que 24 % de la mangrove camerounaise est déjà dégradée ou détruite selon les estimations au Cameroun, il est essentiel de prendre en compte la mangrove dans les projets de développements des zones côtières.
" Il faut en tenir compte, il y a une poussée démographique énorme. Si rien n'est fait, d'ici à 50 ans des villes comme Kribi, Limbé, Douala seront immergées. Donc il y a une menace d'immersion d'ici à 50 ans, parce que la mangrove, au départ, est la première barrière naturelle entre le milieu continental et le milieu aquatique. À Kribi, on constate que la voie d'accès principale d'entrée à Kribi est menacée de rupture ", alerte Didier Yimkoua.
Reboiser la mangrove
" Et puis, les maisons qui sont situées tout le long de la côte, on peut observer des fissures, donc il faut penser à un projet énorme, un projet important de reboisement de la mangrove. Est-ce qu'il faut construire des digues avec des pierres ? Cela coûterait très cher, mais on sera obligé d'aller vers là parce qu'avec le changement climatique, il y a la montée des eaux, et on ne peut pas faire autrement. " Didier Yimkoua alerte sur le fait que dans le Rio Del Rey, est de la péninsule de Bakassi dans la région du Sud-Ouest, l'insécurité empêche les programmes de protection de la mangrove.