Afrique Centrale: L'envoyé de l'ONU appelle les États à ouvrir l'espace politique et civique

Le représentant spécial du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) et chef du Bureau régional des Nations unies pour l'Afrique centrale (Brenuac), Abdou Abarry, a exhorté les États d'Afrique centrale à ouvrir davantage l'espace politique et civique pour promouvoir une expression pacifique et ordonnée des opinions, et prendre des dispositions en vue de renforcer l'inclusivité, la diversité et la crédibilité des processus politiques.

La poursuite de la transition politique au Tchad, avec le dialogue national inclusif, et la progression du dialogue politique en Centrafricaine figurent parmi les faits durant la période à l'examen, ainsi que le suivi des élections à Sao Tomé-et-Principe et en Angola. Abdou Abarry a dit avoir l'occasion de voir " les deux visages " de l'Afrique centrale : une terre de grands défis mais également de formidables opportunités, notamment en matière de développement économique et social, d'une part, et de consolidation de la démocratie et de l'Etat de droit, d'autre part.

Or, la crédibilité des élections est souvent remise en cause par certains acteurs qui contestent la légitimité des dirigeants qui en sont issus, mentionnant d'autres défis liés à la gouvernance et aux droits humains ainsi qu'à la situation sécuritaire. Il a exhorté les autorités à assurer le respect des droits et libertés fondamentaux et d'éviter tout usage disproportionné de la force dans le maintien de l'ordre public.

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La rivalité pour l'accès aux ressources naturelles continue d'être l'une des causes des violences intercommunautaires qui ne cessent de croître en nombre et en intensité dans certains pays de la région et dont se servent des groupes armés, souligne le représentant spécial. Il a appelé à maintenir la pression militaire sur ces groupes dans le cadre de la Force mixte multinationale, appelant les partenaires à apporter un appui aux efforts en cours ainsi qu'à la mise en œuvre de la Stratégie régionale de stabilisation, de redressement et de résilience des zones du bassin du lac Tchad affectées par la crise.

Observations des élections

Le président de la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, Gilberto da Piedade Veríssimo, a indiqué que celle-ci avait déployé des missions internationales d'observation lors des élections au Congo, en Angola, à Sao Tomé-et-Principe ainsi qu'en Guinée équatoriale, afin de s'assurer de leur conformité aux normes internationales.

Il a mis en garde contre l'émergence d'une crise politique et sécuritaire à Sao Tomé-et-Principe, avec l'attaque contre une caserne militaire et des traitements cruels infligés aux détenus, estimant que les défis actuels offrent l'opportunité de " repenser, réimaginer et recréer " les relations de coopération en Afrique centrale. Au moment où les organisations sous-régionales œuvrent à déployer une force régionale dans l'est de la République démocratique du Congo, da Piedade Veríssimo a jugé opportun que l'ONU engage une réflexion profonde sur l'adéquation de ses missions de maintien de la paix aux théâtres de conflit contemporains, y compris en République centrafricaine où la Minusca fait face à des défis similaires.

Autre source de préoccupation, la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, pays pourtant pilier de l'intégration économique en Afrique centrale aux yeux d'Abdou Abarry, a été mise en exergue par les membres du Conseil. Une réduction de l'espace politique et une montée de la violence politique ont été observées dans ces régions, où des groupes armés séparatistes ont revendiqué des attaques dans lesquelles ont été tués plusieurs hauts responsables gouvernementaux et hommes politiques locaux.

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