Madagascar: Ressources halieutiques - La transparence sur la pêche gagne en clarté

Madagascar s'associe de plus en plus aux Accords internationaux pour gérer dans les meilleures conditions ses ressources halieutiques. Un acquis prometteur pour aller plus loin.

Une excellen-te nouvelle. Madagascar a été accepté dans la Fishe-ries Transparency Initiative, FiTi, en tant que pays candidat officiel. Ce qui en fait le troisième pays au monde à obtenir ce

statut après la Mauritanie en 2018 et les Seychelles en 2020. Le Conseil international de la FiTI a débattu et approuvé la candidature de Madagascar le 5 décembre 2022 lors de la 19e réunion dudit Conseil. Ce qui constitue une étape importante dans l'entrée de Madagascar dans ce giron. Même si le processus en question se bouclera sur de nombreux tests de probité.

Selon lesquels " Le premier rapport FiTI de Madagas-car, couvrant l'année civile 2022, est attendu pour décembre 2023. Le rapport évaluera l'accessibilité et l'exhaustivité des informations sur la pêche publiées par le gouvernement. Cela couvre une gamme de domaines de la gestion des pêches, tels que les lois et les documents politiques, les accords d'accès à la pêche étrangère, les informations sur les stocks et les données sur les paiements et les captures des navires de pêche à grande et à petite échelle. Les informations clés seront résumées pour soutenir la comp-ré-hension du public et le rapport comprendra des recommandations conjointes émises par le Groupe multipartite national de la FiTI pour aider le gouvernement à continuer d'améliorer les niveaux de transparence au fil du temps ". L'Initiative pour la trans-parence des pêches - FiTI a été développée comme un effort unique qui complète et soutient d'autres efforts nationaux, régionaux et mondiaux pour parvenir à une gouvernance responsable des pêches.

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Selon le dernier rapport sur la " Situation mondiale des pêches et de l'aquaculture 2020 " de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimen-tation et l'agriculture, plus de 34 % des stocks mondiaux de poissons sont déjà pêchés à des niveaux biologiquement insoutenables. Par ailleurs, si auparavant les stocks de poissons se sont reconstitués facilement, ce n'est plus le cas. L'océan est de plus en plus menacé par une myriade d'impacts, notamment le change-ment climatique, la pollution et la surpêche, souligne-t-on.

Tout a commencé le 3 mai au Radisson Blu d'Ankoron-drano. " Un grand jour pour Madagascar ", lâche Amy Hyatt, chargée d'affaires auprès de l'ambassade américaine à Madagascar et aux Comores à l'époque, à l'issue de la cérémonie de consultation, et de lancement de la mise en œuvre du pro-ces-sus national FiTI ou Fisheries Transparency Initiative.

Tout en saluant cette adhésion de Madagascar à ce mouvement, le cinquième pays affilié, Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l'économie bleue, a indiqué " qu'il s'agit d'un début. Mais avec la bonne volonté de tous, l'intégration de Madagascar ne serait qu'une question de temps ".

Pratiques illégales

Le contexte qui prévaut a incité les autorités malgaches à réagir. Pour le secteur de la pêche en particulier, Madagascar fait face à des problèmes majeurs en termes de gouvernance. Plusieurs formes d'injustices et des pratiques illégales sont perçues à savoir la pêche illicite non-déclarée et non-réglementée (INN), la surcapacité de pêche, la surpêche, des subventions mal orientées, la corruption, la mauvaise décision dans la gestion des pêches, etc. Ces problèmes suscitent des pertes économiques significatives et constituent un cercle vicieux dans l'administration du secteur en général. " Les différents documents stratégiques de l'État Malagasy sur le développement du secteur de la pêche et la gouvernance de ses zones marines indiquent et requièrent une nécessité de transparence, avec une ouverture à l'ensemble des acteurs et la participation de chacun " évoque l'exposé des motifs.

Par conséquent " cette transparence est un principe directeur pour une meilleure gouvernance et davantage de redevabilité. La nécessité d'adhésion de Madagascar à l'initiative FiTI fait partie des recommandations prioritaires stipulées dans le rapport d'évaluation de la gouvernance des droits fonciers côtiers et marins de 2020, réalisé par le Ministère en charge de la Pêche en collaboration avec USAID Hay Tao, afin d'instaurer cette gouvernance responsable des pêches maritimes. C'est une grande opportunité pour Madagascar de la voir se matérialiser actuellement ".

Paubert Mahatante attend de cette initiative qu'elle aura des impacts positifs sur l'image de Madagascar auprès des investisseurs et des organismes internationaux militant pour la bonne gouvernance.

" J'ai comme mission de redresser et d'assainir cette filière au potentiel énorme. Avec FiTI et le soutien de nos partenaires, je pense y parvenir " a-t-il lancé dans un anglais presque parfait.

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