Tunisie: Futur de l'équipe Nationale - Dans l'attente d'une décision qui s'impose

12 Décembre 2022

Le départ de Jalel Kadri de l'équipe de Tunisie est sur la table du bureau fédéral. Pourquoi hésiter encore à annoncer officiellement la décision de changer un sélectionneur dont le bilan est mitigé ?

Pourquoi Jalel Kadri lui-même ne tire-T-il pas le premier les conséquences de la sortie dès le premier tour du Mondial qatari, alors que l'objectif primordial qu'on lui a fixé était de franchir la phase de poules, de passer au moins en huitièmes et de briguer une qualification pour les quarts de finale ? À sa place, un sélectionneur qui n'a pas atteint l'objectif tracé aurait démissionné sans attendre qu'on lui indique la porte de sortie. Les grands techniciens qui se respectent le font sur le champ .Roberto Martinez a annoncé son départ de l'équipe de Belgique à Doha même, après la défaite contre le Maroc et l'élimination humiliante dès le premier tour.

C'est fini aussi entre l'Espagne et Luis Enrique après l'échec de passer en quarts devant le même Maroc aux tirs au but. Tite a quitté lui la sélection brésilienne après la sortie inattendue face à la Croatie qui a brisé le rêve brésilien de briguer de nouveau le sacre mondial. Noël Le Grät, président de la Fédération française de football, a fixé à Didier Deschamps la qualification au moins pour les demi-finales pour discuter d'un renouvellement souhaité de son contrat.

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Ce que nos techniciens ne comprennent pas ou ne veulent pas prendre en considération, c'est qu'il y a avec la sélection nationale un contrat moral avant le contrat écrit. Ils ne veulent pas annoncer leur départ eux-mêmes et préfèrent être mis à la porte pour ne pas perdre leurs avantages financiers en cas de rupture unilatérale de contrat de la part de la Fédération et pensent uniquement au manque à gagner en cas de départ volontaire . Ils n'ont pas la culture de la reconnaissance de l'échec et du respect de l'intérêt national. Jalel Kadri préfère donc attendre une décision du bureau fédéral dans l'espoir d'être maintenu comme chef de staff technique de la sélection contre vents et marées. Et en cas de limogeage même déguisé, il table sur le fait qu'il ne sortira pas les mains vides. Il met donc une pression indirecte sur Wadii Jary pour le pousser à agir soit pour le maintenir, soit pour lui faire savoir que c'est fini. Un jeu au chat et à la souris qui fait durer le suspense pour rien et surtout perdre du temps pour l'élaboration du projet de l'avenir et l'amorce d'une opération sang neuf et d'une révolution de velours au sein de la sélection.

Un staff, c'est une équipe

Cette Coupe du monde qui continue sans la sélection tunisienne, parmi les leçons qu'elle nous a données, c'est qu'il n'y a plus de sélectionneur à baguette magique qui fait à lui seul le printemps d'une sélection. Mais que tout succès est le fruit d'un travail collégial d'une équipe d'entraîneurs de qualité qui se complètent et entre lesquels il y a une complicité parfaite. Gérard Houiller, ex-entraîneur, sélectionneur et directeur technique national du football français indique "qu'il doit y avoir autant de monde à la table du staff d'une sélection qu'à la table des joueurs". Combien elle indispose cette image de technicien gesticulant debout durant 90 minutes le long de la ligne de touche, matraquant ses joueurs de consignes ininterrompues, ne leur laissant pas la moindre liberté de positionnement et d'action sur le terrain !

Des joueurs robots qui n'ont plus le sens de l'imagination et de la création et qui sont ligotés par un dispositif qui n'est pas sans faille, mis en place par un seul homme . Et combien elle est significative cette image du duo Didier Deschamps-Guy Stephan, la plupart du temps assis calmement sur le banc, se concertant avec discrétion et sérénité sur les correctifs à faire en cours de jeu et ne se levant que rarement pour parler aux joueurs d'une modification dans le système ou de changement de plan de jeu selon la physionomie de la rencontre !

Même Walid Ragragui, le sélectionneur de l'équipe du Maroc qui fait des merveilles dans cette Coupe du monde avec une qualification somptueuse et historique pour la demi- finale que les Lions de l'Atlas joueront mercredi contre la France, doit sa réussite à une équipe de staff soudée derrière lui, qui l'entoure et qui lui donne cette énergie, cette confiance, cette clairvoyance dans la direction et l'animation de jeu et dans la bonne gestion d'un groupe de stars de haut niveau, à l'image du trio Hakimi, Ziyech et Nassiri.

Le bureau fédéral doit donc trancher rapidement pour choisir non pas seulement un nouveau sélectionneur à la hauteur de la dure remontée de la pente qui attend l'équipe de Tunisie, mais toute une équipe de staff avec des visages et un sang nouveaux. Si on continue la politique de prendre les mêmes et de recommencer, on ne peut que s'attendre à d'autres lendemains qui déchantent.

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