Au Mali, la CMA réclame une réunion d'urgence dans un endroit neutre pour évoquer l'avenir des accords issus du processus d'Alger.
Au Mali, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) demande une réunion d'urgence "dans un endroit neutre" à l'Algérie et aux autres médiateurs internationaux. La CMA relève la lenteur dans l'application de ces accords signés en 2015. Les ex-rebelles touaregs sont actuellement réunis dans la ville de Kidal et ils veulent relancer le dialogue.
No comment gouvernemental
Pour Mahamadou Diouara, chef de cabinet du ministre de la Réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wague, le gouvernement de transition se garde de tout commentaire pour l'instant à la demande de la CMA.
Il indique par ailleurs qu'une réponse adaptée sera réservée au vœu émis par l'ancienne rébellion touarègue.
Des solutions au Mali pour le Mali
Maiga Hadeye Maiga, présidente nationale des femmesde la Plateforme, un groupe d'auto-défense proche du pouvoir, estime pour sa part qu'il serait "inutile d'aller débattre des problèmes maliens hors des frontières maliennes".
"Je ne vois pas l'utilité d'aller ailleurs, déclare-t-elle. Nous sommes chez nous entre frères et sœurs, ce qu'on peut dire ailleurs, on peut le dire ici au Mali, à Bamako. Il n'y a pas de représentant de la CMA qui n'a pas sa maison à Bamako. Ils y sont tous. Nous avons des logements, nous avons tout ce qu'il faut. Nous pouvons donc nous réunir à Bamako. Je ne trouve donc pas nécessaire que nous nous transportions pour aller discuter de nos problèmes ailleurs."
Besoin d'un nouveau souffle
Selon Alexis Kalembry, journaliste et directeur de publication à Mali Tribunes, la demande de la CMA autour d'une réunion d'urgence sur les accords d'Alger était prévisible.
"L'accord d'Alger en est à un niveau où il faut un second souffle, estime-t-il. Il fallait ou il faut nécessairement que quelqu'un mette les pieds dans le plat afin qu'on relance les négociations et les discussions. Toutes les parties sont insatisfaites de l'accord. Ça ne bouge pas parce que chacun veut qu'on mette en application ce qui l'arrange. Mais il faut obligatoirement une renégociation pour relancer. Tout ce que la CMA dit est vrai, mais la CMA n'est pas non plus exempte de tout reproche par rapport à l'application des accords issus du processus d'Alger."
Dans son texte, la Coordination des mouvements de l'Azawad justifie sa demande, par "le besoin d'un examen décisif de la viabilité de l'accord signé en 2015."