"Il faut arrêter le procès d'intention contre le vaccin et la vaccination." Cette déclaration est du Chef de l'État Macky Sall, par ailleurs président en exercice de l'Union africaine. Ce dernier a profité de la tribune du Forum pour la Vaccination et l'Eradication de la Poliomyélite en Afrique qui s'est tenu avant-hier, samedi 10 décembre, au Centre international de Conférences Abdou Diouf de Diamniadio pour tacler les personnes qui, selon lui, s'adonnent à la "désinformation" et aux "manipulations de tout genre" au sujet du vaccin et la vaccination.
"Huit ans après la Conférence internationale sur " Vaccination et Religion " dont j'avais présidé la cérémonie d'ouverture le 14 mars 2014, le Forum qui nous réunit ici confirme que la vaccination doit rester une priorité élevée de santé publique. Au demeurant, face à la désinformation et aux manipulations de tout genre, il est important de rappeler sans cesse la vérité sur la vaccination, pour que l'imposture, l'ignorance et l'obscurantisme ne couvrent de leur voile épais la lumière du savoir et du savoir-faire. Il faut arrêter le procès d'intention contre le vaccin et la vaccination ", a dit le président de la République.
Avant de poursuivre ; " Quand on rejette le vaccin et la vaccination, on doit aussi refuser de prendre les comprimés et autres médicaments qui sont fabriqués selon les mêmes normes scientifiques que le vaccin. Il n'y a aucune différence. Il faut dire haut et fort que la vaccination est un procédé médical sûr, parce que de la conception à la première injection, le vaccin suit un protocole scientifique rigoureux et normé, qui ne laisse place à aucun hasard". Le président en exercice de l'Union africaine dira par suite : "La vaccination sauve des vies, surtout celles des femmes et des enfants, qui constituent à bien des égards des couches sociales vulnérables. La vaccination est efficace. Elle évite la souffrance humaine, elle prévient certaines incapacités et contribue à donner aux enfants un système immunitaire robuste. Voilà pourquoi, nous avons lancé au Sénégal, dès 1974, le Programme élargi de vaccination qui contient aujourd'hui 14 antigènes".
TENDANCE BAISSIÈRE DE LA COUVERTURE VACCINALE DE BASE
Le Chef de l'État a aussi regretté la baisse de la couverture vaccinale de base notée ces dernières années quasiment partout en Afrique, d'après les données de l'OMS. "Je lance un appel à tous les Chefs d'État et de Gouvernement africains, pour un engagement renouvelé dans la mise en œuvre des objectifs de la Déclaration d'Addis Abeba. J'en appelle également aux acteurs nationaux. Professionnels de la santé, élus locaux, guides religieux et traditionnels, membres de la société civile et du secteur privé, tous ont un rôle à jouer pour sensibiliser et aider à maintenir la vaccination au cœur de l'agenda familial", a-t-il plaidé. "En même temps, il nous faut poursuivre nos efforts de mise en place d'un écosystème biotechnologique pour la production locale de vaccins. C'est l'objectif du projet MADIBA, le vaccin opole que l'Institut Pasteur de Dakar est en train de développer ici à Diamniadio, avec le soutien de l'Etat du Sénégal et de pays, d'institutions et d'organismes partenaires, dont les Fondations Bill et Melinda Gates et Mastercard, ainsi que notre partenaire technique, la firme BioNtech", a en outre souligné le président de la République. Non sans rappeler que l'Institut Pasteur de Dakar (IPD) "fait partie des quatre laboratoires pré qualifiés pour fabriquer le vaccin contre la fièvre jaune que l'IPD produit depuis plus de 80 ans". Venu assister au Forum, le chef de l'État bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo dira pour sa part : "Nous avons des raisons de croire que nous pouvons ensemble réussir à éradiquer la polio en Afrique et partout dans le monde, nous devons pour ce faire nous remobiliser et poursuivre les efforts et mieux coordonner nos actions ".