La consommation de la pomme de terre est entrée dans les habitudes des Ivoiriens. Surtout les populations d'Abidjan avec 1,2 kg par habitant. Pour satisfaire ce besoin, la Côte d'Ivoire dépense environ 22 milliards de FCfa en exportation de ce tubercule. Parce que le pays ne produit que 52 tonnes par an pour une consommation estimée à 56 730 tonnes.
Dans le but de changer la donne et augmenter la production, des experts de l'Association ivoirienne des sciences agronomiques (Aisa) ont mené des recherches. Pour présenter les résultats de ces recherches, ladite association (Aisa), en collaboration avec Prodipra-Biofusion, a organisé une conférence publique, le jeudi 8 décembre, au Plateau, sur le thème : " Relance et promotion de la culture de pommes de terre en Côte d'Ivoire ".
Cette rencontre qui a réuni des experts de l'Aisa, enseignants- chercheurs, coopératives et producteurs, a pour objectif de promouvoir la production de la pomme de terre en Côte d'Ivoire. Elle a été un cadre de partage et d'opportunités de financement et de conseils entre les centres et Instituts de recherche, universités, structures en charge de l'agriculture, coopératives agricoles, producteurs et opérateurs économiques.
Elle a été l'occasion pour le Prof. Atsé Boua Célestin, président de l'Aisa, de relever que la pomme de terre n'est certes pas un aliment de base en Côte d'Ivoire, mais sa consommation connaît un essor important depuis 2011 qui est dû essentiellement à la croissance de la population urbaine.
C'est pourquoi, cette conférence s'inscrit dans une logique d'échange de connaissances et d'acquis de recherche et de développement en vue de booster la production ivoirienne.
" Je me réjouis de l'intérêt que l'Aisa et ses partenaires portent sur la relance de la culture de la pomme de terre qui participe de l'autosuffisance alimentaire ", a félicité Prof. Angui Pascal, directeur général de la production et de la sécurité alimentaire, représentant le ministre d'État, ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Meminader).
Il a ajouté que dans l'atteinte globale de la sécurité alimentaire, le Meminader a eu une mission générale qui consiste à atteindre l'autosuffisance alimentaire à l'horizon 2030, à travers la diversification des cultures vivrières et l'amélioration de l'outil de production tel que proposé par le Pnia II.
" Le choix de la spéculation de la pomme de terre comme culture vivrière cadre bien avec le contexte agro-business, pourvoyeuse d'emplois dans le contexte d'une évolution de l'agriculture familiale d'autoconsommation, avec celui d'un marché qui procure un mieux-être aux populations rurales ", a développé Prof. Angui Pascal.
" La pomme de terre peut bien se cultiver en Côte d'Ivoire. C'est une culture qui est importante dans notre alimentation. Nous voulons inciter les jeunes et les femmes à s'intéresser à cette culture qui est beaucoup rentable. Au niveau de sa rentabilité, sur un cycle de 4 à 5 mois, vous pouvez récolter jusqu'à 7 à 8 millions de F Cfa. Nous sommes prêts à accompagner tous ceux qui veulent se lancer dans sa production ", a, pour sa part, indiqué Jean-Claude Blendou, directeur de Prodipra.
Il a ajouté qu'après cette conférence, les parties prenantes à cette rencontre vont étendre leurs actions au niveau des districts et villes de la Côte d'Ivoire afin que dans chaque région, il y ait des champs de démonstration pour faire avancer la production. Car, renchérit-il, toutes les régions de la Côte d'Ivoire sont favorables à la culture.
Quatrième production vivrière mondiale après le riz, le blé et le maïs et première production mondiale non céréalière, la pomme de terre a fait sa première apparition en Côte d'Ivoire en 1940 dans la région de Touba. La Chine en est le premier producteur, avec 99 122 420 tonnes.