Un arrêt de la Cour suprême en 2019 ordonne la fermeture d'un chemin, à Ambatomaro. La tension sociale monte d'un cran chaque fois qu'il est exécuté.
La circulation a été entièrement coupée aux motards et aux automobilistes, depuis hier, dans un quartier d'Ambatomaro. Seuls les piétons peuvent passer, mais ils doivent néanmoins faire attention pour ne pas se heurter aux trois blocs de rocher placés à travers la chaussée.
Les grosses pierres ont été colorées avec de l'huile de vidange usée et ne sont pas faciles à repérer. Aucun panneau n'est affiché sur les lieux. La présence de ces obstacles peut provoquer un accident à tout moment.
Tout ce problème social découle d'un litige autour du chemin en question. Il oppose Minosoa Perpétue Razakarisoa et des riverains. Leur différend était passé devant le tribunal en 2015. Recours après recours, la femme soi-disant propriétaire de la portion de route a eu gain de cause, suivant l'arrêt de la Cour suprême rendu en 2019.
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La première exécution du jugement assistée par des forces de l'ordre et un huissier s'est déroulée sans incident. Quatre maisons érigées au bord de la route ont été démolies. Pourtant, elles ont été rapidement reconstruites. Plus tard, le portail et les autres barrières que Minosoa Perpétue Razakarisoa a installés pour fermer le chemin, ont été démontés par le fokonolona.
" Outre les jets de pierre, ces gens-là ont même coupé le câble électrique de la Jirama vers ma maison. Je me suis battue toute seule, alors que je suis malade ", raconte-t-elle. Elle se plaint de toutes sortes de menaces et de violences qu'elle vit à cause de l'exécution de l'arrêt.
" Il s'agit d'un refus à une décision de justice. On peut lire dans ce dossier, la Cour suprême ordonne la fermeture du chemin privé emprunté par les riverains sur ladite propriété, tant que les propriétaires n'ont pas donné leur consentement, ainsi que la fermeture de tout passage emprunté par M... et consorts, à leurs fins personnelles ", explique-t-elle. À l'en croire, la partie adverse bénéficie du soutien d'un député. Elle dénonce l'indifférence des autorités sur son problème.
Des membres du fokonolona ripostent qu'elle n'est pas une personne avec laquelle on peut négocier.