Madagascar: Assemblée nationale - Razanamahasoa appelle à l'apaisement

La présidente de l'Assemblée nationale sort du silence. Elle lance un appel à l'apaisement, mais rappelle également le rôle des députés d'évaluer les résultats des actions du gouvernement.

Une déclaration d'une page. C'est ce que Christine Razanamahasoa, présidente de l'Assemblée nationale, a lu devant la presse, hier, au siège de l'institution, à Tsimbazaza. Un texte lu en une minute et 30 secondes.

La boss de la Chambre basse conclut cette brève déclaration par un appel à l'apaisement et à la quiétude pour l'intérêt de la population. Il s'agit de la première sortie médiatique et officielle de la dame au perchoir depuis les soubresauts politiques de la semaine dernière, dont les répercussions se ressentent toujours. La fronde contre le gouvernement, traduite en motion de censure signée par cent cinq députés a failli conduire à une crise institutionnelle majeure.

Pour désamorcer la situation, Christine Razanamahasoa a opposé une fin de non-recevoir à la proposition de motion de censure. Sa déclaration a été bétonnée par une autre, signée par des membres du bureau permanent de l'institution de Tsimbazaza. Bien que la traduction en acte de la fronde contre le gouvernement ait été tuée dans l'œuf, elle a laissé des séquelles. Une scission est palpable au sein même des rangs du groupe parlementaire "Isika rehetra miaraka amin'i Andry Rajoelina" (IRD), qui forme la majorité à l'Assemblée nationale.

%

Ambigus

Les députés IRD ont majoritairement signé la proposition de motion de censure justement. Le fait que trois des six vice-présidents de la Chambre basse, pourtant tous IRD se soient abstenus de signer la déclaration soutenant l'irrecevabilité de la motion, démontre cette scission. Le mal-être entre les fervents partisans de la fronde et le gouvernement est toujours vif, par ailleurs, comme l'indique un scénario qui s'est joué, hier.

Les représentants du ministère de la Communication et de la culture n'ont pas été autorisés à intervenir durant les travaux de commission sur la proposition de loi portant refonte de la loi sur la propriété littéraire et artistique, hier. Ceci au motif que le gouvernement est sous la coupe d'une motion de censure. Un acte dénoncé par le département ministériel précité.

La sortie médiatique de la présidente de l'Assemblée nationale, hier, a vraisemblablement pour but d'apaiser les humeurs. Dans sa déclaration, elle affirme "le soutien et la collaboration indéfectible de la majorité, dont les miens, personnellement, au président de la République". Une manière de dire que les députés Oranges font toujours bloc derrière le chef de l'État et sa politique. Durant le soubresaut de la semaine dernière, les indiscrétions ont indiqué que c'est la boss de la Chambre basse qui a été aux manettes de la fronde contre le gouvernement.

Dans sa déclaration, Christine Razanamahasoa tend à démentir "la trahison", au président de la République, qui lui est imputée, en lui affirmant de vive voix son soutien. Dans ce message de soutien, la dame au perchoir ne parle pas de l'équipe gouvernementale, cependant. Elle aborde la question du gouvernement avec des termes ambigus et en rappelant l'article 103 de la Constitution et en soulignant que le rôle des députés est d'évaluer les résultats des actions gouvernementales dans la mise en œuvre de la politique générale de l'État.

Cet article 103 de la Loi fondamentale prévoit justement que "l'Assemblée nationale peut mettre en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d'une motion de censure". Cette disposition prévoit aussi les procédures de recevabilité et d'adoption, ainsi que l'effet de la motion de censure.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.