Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit à Conakry avec la deuxième journée de comparution du capitaine Moussa Dadis Camara. Lundi, celui qui était le chef de la junte alors au pouvoir a parlé. Ce mardi 13 décembre, l'heure est aux questions.
Depuis environ 10h du matin, Moussa Dadis Camara répond aux questions qui lui sont posées au tribunal. " Étiez-vous informé de l'organisation de la manifestation du 28 septembre 2009? ", demande le président du tribunal. " Oui ", répond Moussa Dadis Camara, qui affirme avoir appelé l'un des leaders de l'opposition, Sidya Touré, à une heure du matin, le 28 septembre 2009, pour lui demander de reporter le meeting : " Il a dit que ce n'était pas possible. La ligne s'est coupée et j'ai repris mon sommeil ", répond l'ancien chef de la junte.
Ensuite, " à quel moment avez-vous été informé de la tenue de la manifestation? ", poursuit le président du tribunal. " On m'a réveillé vers 10 heures du matin pour me dire que la manifestation a lieu ", répond Moussa Dadis Camara. " J'ai voulu aller au stade, mais les militaires dont Toumba m'en ont dissuadé ". L'ancien président de la transition réaffirme donc qu'Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba, son ancien aide de camp, s'est rendu au stade, ainsi que le colonel Tiégboro Camara, ancien patron des services spéciaux. " Mais je n'ai pas donné l'ordre à qui que ce soit d'y aller ", assure Moussa Dadis Camara au procureur, qui a pris le relai de l'interrogatoire d'une voix très calme.
" Il n'a pas changé "
Dans une salle d'audience plus clairsemée que lundi, le président du tribunal est intervenu plusieurs fois pour demander à Moussa Dadis Camara de répondre simplement aux questions. " Treize ans après, il n'a pas changé ", affirme une observatrice dans le tribunal. Elle se souvient des longs discours de Moussa Dadis Camara à la télévision nationale lorsqu'il était au pouvoir, ce qu'on appelait en Guinée à l'époque " les Dadis show ".