Congo-Kinshasa: Elections 2023 - Martin Fayulu crie déjà à la fraude !

Alors que la commission électorale nationale indépendante vient à peine de publier le calendrier électoral fixant la présidentielle au 20 décembre 2023, l'élection des sénateurs au 24 février 2024 et celle des gouverneurs au 12 Mars 2024, l'opposant Martin Fayulu accuse déjà Denis Kadima, président de la centrale électorale d'entretenir une fraude à long terme. Le président de l'ECIDE qui s'est toujours réclamé vainqueur des élections précédentes dont la victoire lui serait volée par le bureau Nangaa tire la sonnette d'alarme.

Dans un tweet il déclare que

" M. Kadima pose les jalons de la fraude ; il baisse le nombre d'électeurs dans certaines provinces, comme le démontre le tableau ci-dessous (col.7). Kinshasa et Kongo Central vont enrôler seulement 34% de leurs populations alors que la moyenne en Afrique varie entre 42% et 44%".

Le tableau dont fait allusion Martin Fayulu est celui publié par la CENI reprenant les estimations des électeurs et enrôlés attendus aux prochains scrutins.

Pour la ville-province dont la population est estimé à 16 millions 028.918 d'habitants en 2022, la centrale électorale dit attendre 7 millions 052.724 enrôlés pour 5 millions 419.091 électeurs.

Et pour la province du Kongo Central dont la population est évaluée à 7 millions 056.989 habitants en 2022, les prévisions de la CENI font mention de 3 millions 105.075 enrôlés pour 2 millions 373.308 électeurs.

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Ces données revues délibérément à la baisse par le bureau Kadima, à en croire Martin Fayulu, entachent la crédibilité et la transparence des élections de 2023.

" La colonne 8 démontre clairement que M. Kadima et sa CENI préparent la fraude. C'est la première étape du processus.

D'après les spécialistes des élections en Afrique, le nombre d'électeurs attendus dans un pays navigue entre 42% et 44% de la population totale.

On peut bien voir que pour Kinshasa et le Kongo Central, le taux d'électeurs de 34% est anormalement bas.

Le Kwilu a un taux de 41% alors que les 7 autres provinces ont des taux allant de 45% à 62% largement supérieurs à la moyenne de 42% à 44%.

La stratégie de M. Kadima : baisser le nombre d'électeurs dans les provinces favorables à la résistance et augmenter là où on peut tricher facilement et justifier la fraude " fait-il savoir.

Clairement, la réaction de Martin Fayulu aux projections de la CENI est justifiable pour le simple fait que son fief électoral le Kwilu a recueilli un nombre inférieur d'électeurs par rapport à d'autres provinces, soutiennent certains analystes.

Pour d'autres, ça ne devrait pas étonner que Martin Fayulu jette de l'opprobre voire un discrédit sur la CENI.

L'homme n'a jamais adoubé l'installation du bureau Kadima, c'est normal qu'il garde cette cohérence au risque de tomber dans la versatilité.

Au-delà de tout, Martin Fayulu n'a jusqu'ici pas encore appelé ses électeurs et ses sympathisants au boycott des élections de 2023.

Ceux qui ont toujours qualifié Martin Fayulu de radical au régime de Félix Tshisekedi avec qui il a combattu à l'opposition aux côtés d'Etienne Tshisekedi d'heureuse mémoire, estiment que " les dénonciations du président de l'ECIDE devraient être considérées comme les aboiements d'un chien qui nullement ne peuvent arrêter l'avancement de la caravane ".

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